dimanche 1 janvier 2012

N°7 PORTISHEAD – Dummy - 1994


Bristol est la capitale mondiale du trip hop, comme Liverpool est celle de la brit’pop. Mais Bristol est aussi une ancienne cité industrielle sinistrée avec ses Lads et son taux de chômage élevé, c’est d’ailleurs à l’agence pour l’emploi locale que se sont rencontrés Goeff Barrow et la chanteuse Beth Gibbons. Tout s’accélère ensuite, le groupe est formé, il enregistre « Dummy », premier album parfait et succès énorme. Le disque s’ouvre sur l’inquiétant « Mysterons », morceau mid-tempo, voix sublime et effets sonores un peu série B, le tout créant un mélange détonnant. Vient ensuite « Sour Times » et sa guitare tex-mex qui se mêle à merveille avec le tapis de beat arrangé par Barrow. Beth Gibbons est une chanteuse merveilleuse, voix à la Bjork, mais énergie mieux canalisée. Le beat de « Strangers » est incroyablement lourd, très hip hop, alors que le chant y est aérien et doux ; le résultat est tout à fait intrigant et réussi. Mais ne vous y trompez pas, « Dummy » est un disque mélancolique qui colle parfaitement à son époque, et encore mieux à la notre, les temps de crise sont toujours merveilleux créativement parlant. Ma chronique ne serait pas complète si j’omettais de vous parler de « Glory Box », le morceau qui clôt l’album, véritable tube -utilisé à toutes les sauces dans des films, des pubs ou dans des reportages télé -, perle soul, rappelant les grandes heures de Nina Simone.

Véritable pierre angulaire des 90’s, au même titre que « Blue Lines » de MASSIVE ATTACK, le premier PORTISHEAD mérite son titre de chef-d’œuvre.

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