Bristol
est la capitale mondiale du trip hop, comme Liverpool est celle de la
brit’pop. Mais Bristol est aussi une ancienne cité industrielle
sinistrée avec ses Lads et son taux de chômage élevé, c’est d’ailleurs à
l’agence pour l’emploi locale que se sont rencontrés Goeff Barrow et la
chanteuse Beth Gibbons. Tout s’accélère ensuite, le groupe est formé,
il enregistre « Dummy », premier album parfait et succès énorme. Le
disque s’ouvre sur l’inquiétant « Mysterons », morceau mid-tempo, voix
sublime et effets sonores un peu série B, le tout créant un mélange
détonnant. Vient ensuite « Sour Times » et sa guitare tex-mex qui se
mêle à merveille avec le tapis de beat arrangé par Barrow. Beth Gibbons
est une chanteuse merveilleuse, voix à la Bjork, mais énergie mieux
canalisée. Le beat de « Strangers » est incroyablement lourd, très hip
hop, alors que le chant y est aérien et doux ; le résultat est tout à
fait intrigant et réussi. Mais ne vous y trompez pas, « Dummy » est un
disque mélancolique qui colle parfaitement à son époque, et encore mieux
à la notre, les temps de crise sont toujours merveilleux créativement
parlant. Ma chronique ne serait pas complète si j’omettais de vous
parler de « Glory Box », le morceau qui clôt l’album, véritable tube
-utilisé à toutes les sauces dans des films, des pubs ou dans des
reportages télé -, perle soul, rappelant les grandes heures de Nina
Simone.
Véritable pierre angulaire des 90’s, au même titre que «
Blue Lines » de MASSIVE ATTACK, le premier PORTISHEAD mérite son titre
de chef-d’œuvre.
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