Voici
l’album grunge du Loner! La pochette parle d’elle-même, plus proche de
celle d’un album perdu de Nirvana ou de Pearl Jam que d’ «Harvest ». On
y voit Neil et son fidèle groupe le Crazy Horse en pleine répèt, avec
un look grunge, le canadien semble avoir rajeuni de vingt ans. Au dos,
on le voit posé sur son canapé, lunettes de soleil sur le nez, le
sourire aux lèvres et portant un jeans troué.
Mais parlons plutôt
du disque en lui-même, « Ragged Glory » n’est pas forcément l’album qui
vient tout de suite à l’esprit lorsque l’on parle de Neil Young. Les
historiens du rock retiennent le plus souvent les albums parus dans les
années 70. Du coup, cet opus datant de 1990 fait office de trésor
englouti, le genre de disque que l’on achète par hasard et qui s’avère
être un pur chef-d’œuvre. C’est exactement ces petits moments magiques
qui me feront toujours préférer l’achat d’un disque au téléchargement ou
à l’écoute sur le net. La première fois que j’ai posé « Ragged Glory »
sur la platine, j’étais sous le choc, tout paraît si évident, et puis il
y a ce son, sans fioritures, chromé, saturé et cool en même temps.
C’est de cette manière qu’un album de vrai rock devrait toujours sonner.
Dès l’ouverture (« Country Home »), le ton est électrique, c’est une
ballade country branchée sur du 220 volts, tout comme « Over and Over ».
Il n’est pas rare que la guitare continue de râler pendant près d’une
minute à la fin d’un morceau (« Fuckin’Up » et « Over and Over »).
Malgré l’extrême longueur du disque, près de 70 minutes, tout ici est
essentiel. Le dernier titre, « Mother Earth », est capté en live, c’est
une chanson écolo adaptée d’un traditionnel irlandais (le même qui
servira de base un an plus tard à « La ballade nord-irlandaise » de
Renaud), interprétée en cœur avec juste une guitare électrique. C’est le
type de morceau qui vous colle des frissons dans le dos pendant quatre minutes. « Ragged
Glory » donne envie de sauter dans sa voiture juste pour tailler la
route, sans destination précise.
S’il ne devait rester qu’un
album de Neil Young, pour moi ce serait sans hésiter celui-ci. C’est
aussi un chef d’œuvre un peu oublié.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.