dimanche 1 janvier 2012

N°26 CAN – Future Days - 1973


Can est un groupe allemand fondé à Cologne en 1968 ; c’est aussi l’un des acteurs majeurs de la scène Krautrock des années 70. La musique du groupe pousse loin les expérimentations, tout au long de longues plages, le plus souvent improvisées. Le groupe trouve vraiment sont style avec « Tago Mago », deuxième opus légendaire qui est aussi celui qui voit arriver Damo Suzuki, second chanteur charismatique. Le groupe obtient une totale liberté artistique en se produisant lui même, faisant quelques musiques de films pour trouver des financements. Le combo se passe également d’ingénieur du son en enregistrant tout lui-même, chacun réglant le volume de son instrument, ce qui fait que leurs disques ont une patine sonore unique.

« Future Days » est souvent oublié au profit de « Tago Mago » et « Ege Bamyasi », sortis respectivement en 1971 et 1972. Mais c’est trop vite oublier les grandes qualités de ce disque, le plus aérien du groupe, le plus solaire aussi ; composé de quatre longues pistes ayant pour colonne vertébrale la rythmique démentielle du combo. Jaki Liebezeit est sans aucun doute l’un des meilleurs batteurs de l’histoire du rock, d’une précision chirurgicale, il crée un véritable tapis sonore sur lequel les autres musiciens improvisent librement. Capable d’exécuter des boucles ultra complexes, il est l’homme qui à lui seul peut rivaliser avec toutes les boites à rythme du monde. Sur « Moonshake », seule véritable chanson du disque, au sens classique du terme, la voix de Damo Suzuki est douce malgré un chant déclamatoire, un vrai tube pop. Ce disque est un véritable voyage halluciné, au travers de paysages imaginaires, une écoute au casque est obligatoire pour en saisir toutes les nuances. Quelques incongruités magnifiques peuplent l’album, comme cette mélodie Rockabilly qui surgît sans prévenir au beau milieu de « Spray », le second morceau. La pièce maitresse est « Bel Air », long titre de 20 minutes au cours duquel les musiciens expérimentent tellement qu’ils feraient passer Pink Floyd pour de vulgaires suiveurs. Can est un groupe majeur dont l’influence fût énorme. !!! (chk chk chk) par exemple fait résolument penser à une version moderne du groupe teuton, qui aurait digéré le hip hop, pour accoucher d’une musique totalement nouvelle et novatrice.

En 2008, l’album fut réédité par Spoon Records, en L.P, C.D et S.A.C.D, toutes les versions sont très bonnes.

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