L’insuccès (relatif) des Kinks est l’un des grands mystères de l’histoire du rock, comment
un groupe aussi bon n’a-t-il pas connu de sommets aussi conséquents que
ceux des Beatles et autres Rolling Stones, alors qu’il était au moins
aussi bon qu’eux? Bien sûr tout le monde a déjà entendu «Sunny afternoon
» et « All day and of the night », mais combien savent que c’est les
Kinks, hein ? Lorsqu’il écrit « Lola versus powerman… », Ray Davies est
amer, il rumine sa rage contre le showbiz et les écrasantes maisons de
disques dirigées par des commerciaux et non pas par des passionnés. Il y
a sur cet album une chanson que j’aime en particulier, l’une de mes
chansons préférées, c’est « Get back in a line », chanson dédiée au père
des frères Davies, chanson sur le pouvoir et l’oppression, une
merveille d’émotion et l’une des plus belles mélodies imaginables. Juste
après, il ya « Lola », le tube de l’album, chanson sur un travesti,
assez humoristique et décontractée; Lou Reed abordera le même sujet de
manière bien plus sombre sur « Transformer ». Le titre « Top of the Pops
» est un nouveau bijou d’écriture anti-showbiz ; dans cette chanson le
groupe monte dans le hit parade, plus il grimpe, plus il se fait de
nouveaux (faux) amis, mais personne n’est dupe. Dans sa forme, le titre
se rapproche des premiers succès du groupe comme « You really got me ».
A l’inverse de chansons comme « Denmark street » et « The moneygoround »
qui sonnent typiquement pop anglaise raffinée. « Lola » est un disque
désabusé, Ray Davies a l’air dégouté, mais c’est un album d’une rare
puissance, c’est mon préféré du groupe, pourtant pas avare en
chef-d’œuvre.
Bonne réédition c d en 2004 chez Sanctuary records,
avec en bonus la version single de « Lola » et les démos de « Apeman »
et « Powerman ».
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