Quand « Tres Hombres » sort à l’été 73, les trois texans de ZZ top ne
sont plus des débutants ; ils ont déjà deux albums studio au compteur,
un premier album intitulé le plus simplement du monde « ZZ Top’s First
Album » et le second « Rio Grande Mud ». Deux disques de Boogie-Rock
bien charpentés, mais qui au final ne font que préparer le terrain pour
ce qui sera LE chef d’œuvre du groupe, le bien nommé « Tres Hombres». En
1973 Billy Gibbons et Dusty Hill ne portent pas encore leurs barbes
démesurées, et Franck Beard se fait encore appeler Rube Beard. Ce n’est
que dix ans plus tard avec l’album « Eliminator» et ses synthés cheap
que le groupe connaitra le succès international, notamment grâce à leurs
clips grivois qui passent en rotation lourde sur la toute jeune M TV.
Notre périple commence à un arrêt de bus sous un ciel de plomb, paumé au
fin fond du sud profond. « Waiting For The Bus » ou comment commencer
un album avec un riff de guitare qui tue et une session rythmique qui
vous met k.o direct. On enchaine sans temps morts avec un vieux blues
bien gras, « Jesus Just Left Chicago », la structure du morceau est
ultra classique, mais que c’est bon. Le ton durcit sévèrement avec le
troisième titre, « Beer Drinkers & Hell Raisers », un gros boogie
tendance hard qui évoque les gangs de motards et la mauvaise bière.
Bien entendu, nos trois larrons sont capables de plus de finesse, et ils
le démontrent très bien avec « Hot, Blue And Righteous »,
traditionnelle ballade tire-larme, dont le solo très « Blue » est à
tomber. La face B du vinyle d’époque s’ouvrait avec un « Move Me On
Down The Line » très Stonien, histoire de récupérer les auditeurs
s’étant endormis avec la ballade précédemment citée. J’allais presque
oublié de vous préciser que c’est sur cet album que l’on trouve
l’incontournable hit « La Grange », dont le riff de guitare est un
classique du genre déjà franchement éculé ; mais le groupe le fait sien
pour l’éternité. Au fait, savez- vous que la grange en question est
réellement un bordel du sud des Etats-Unis ? La suite est un peu moins
excitante, le funk pataud de « Shiek » laisse un peu froid et la chanson
tire en longueur. Heureusement que le power trio redresse la barre avec
« Have You Heard ?», blues-gospel inspiré qui clôture l’album en nous
collant des frissons dans le dos, magique.
Si vous achetez ce disque mieux vaut éviter la première édition cd,
simplement scandaleuse, tout l’album étant remixé pour mieux coller au
son des années 80 ! L’édition de 2006 quant à elle propose le mixage
d’origine avec en sus 3 titres live.
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