Sly And The Family Stone est un groupe doublement mixte, ce qui à
l’époque était un acte politique en soi, de quoi tout de suite attirer
la sympathie. Le groupe est amené par un leader hyper charismatique, le
génial et taré Sly Stone.
L’album « Dance To The Music » est sans doute le disque le plus
festif du groupe, moins politique que « Stand » et « There’s A Riot
Going On », qui paraîtront respectivement en 1969 et 1972. Cet album est
le deuxième effort studio du combo, et le moins que l’on puisse dire
c’est que c’est une caisse de TNT, débordante d’énergie et de tension.
Tout commence très très fort avec la chanson-titre, une invitation à la
danse, à la frontière du rock, de la soul et d’un Funk d’avant-garde. Le
rythme ne fait que grimper avec « Higher », véritable transe bourrée de
cuivres guidés par une session rythmique d’enfer, la batterie cogne dur
et la basse est ronde comme rarement. Le gros morceau du skeud c’est «
Dance To The Medley », 12 minutes de folie pure, à vous coller des
frissons. Le groupe en fera son fer de lance en concert, notamment lors
de leur tonitruante performance au festival de Woodstock. Après cela
c’est dur de poursuivre, la face B du bon vieux vinyle s’ouvrait sur «
Ride The Rythm », bordel, où le groupe trouvait-il tant d’énergie ?!
Déjà cinq morceaux et aucun mid- tempo ! Il faudra attendre « Color Me
True » pour que le rythme baisse un peu, mais alors un tout petit peu ;
ce morceau préfigure aussi les albums plus engagés dont je vous parlais
plus tôt. Le rythme baisse encore avec le titre suivant, « Are You Ready
», soul entêtante et majestueuse ; un groupe au sommet de son art ! Les
claviers aux accents orientaux en ouverture de « Don’t Burn Baby » nous
rappellent que nous sommes en 1968 en pleine période psychédélique. Le
groupe termine son dynamitage sur une ballade soul typique de l’époque,
la très classique « I’ll Never Fall In Love Again », classique
peut-être, mais parfaitement réussie.
L’album a été ré-édité en 2007 par Sony-Legacy avec moult bonus
tracks et un son d’enfer. Et pour ne rien gâcher, souvent disponible à
un prix dérisoire.
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