“Pleasant
Dreams” est déjà le sixième album des Ramones en seulement cinq ans de
carrière, pieds au plancher. Après trois disques purement punk, le
groupe vire plus pop avec « Road to Ruin » en 78, puis fera même
produire l’un de ses albums par le pape de la pop, Phil Spector. Cela
donnera « End of the Century », paru en 1980. Souvent décrié par la
critique, il n’en reste pas moins fort recommandable. En 1981, le groupe
des faux-frères New-Yorkais se compose de Joey au chant, Johnny à la
guitare, Dee Dee à la basse et Marky à la batterie. « Pleasent Dreams »
est l’album le plus commercial du groupe, l’influence de Joey Ramone est
ici bien palpable, il ne se sera jamais autant investi dans l’écriture
que sur ce disque.
Le groupe veut les odes des radios et le fait
savoir avec « We Want the Airwaves », qui ouvre les hostilités de façon
parfaite. Car si les Ramones sont devenus cultes, ils n’ont jamais
vraiment percé dans les charts. Pourtant leur influence sera énorme,
presque aussi grande que celle des Beatles. Les tensions au sein du
combo sont ingérables. En effet, Joey ne pardonnera jamais à Johnny de
lui avoir piqué sa petite amie, il en fera même une chanson: « The KKK
Took My Baby Away », en référence aux idées réactionnaires du
guitariste. Certaines des morceaux de cet album s’inscrivent dans la
plus pur tradition pop sixties, comme « Don’t Go » et « She ‘s A
Sensation ». Dans une autre chanson, (« 7-11 »), le narrateur voit sa
petite amie se faire écraser par un camion devant ses yeux ; là encore,
c’est l’histoire d’amour brisé du chanteur qui semble être la source
d’inspiration, mais le second degré rend ce morceau hilarant. L’usure
provoquée par la vie en tournée est abordée avec « This Business Is
Killing Me ». En effet, les Ramones étaient de véritables forças,
totalisant 2263 concerts en 20 ans de carrière. « Pleasent Dreams »
est trop souvent sous-estimé, pourtant il possède tous les ingrédients
d’un grand classique.
En 2002, Rhino (décidément…) rééditera une
bonne partie du catalogue du groupe dont « Pleasent Dreams ». En plus
des douze titres d’origine, cette édition ajoute 7 bonus tracks dont une
version datant de 81 de « Touring » et « Chop Suey ».
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