Drive-by
Truckers (DBT) est un groupe de rock sudiste formé à Athem en Georgie.
Si ce combo est peu connu sur nos terres, il jouit d’une bonne notoriété
aux Etats-Unis, gagnée à la sueur du front en huit albums et 15 ans de
carrière. La musique du groupe se situe dans la droite lignée de
formations sudistes légendaires tels que Lynyrd Skynyrd, The Allman
Brothers Band ou Molly Hatchet.
C’est avec son troisième opus
studio, double, que DBT frappe un grand coup. Sous le titre quelque peu
pompeux de « Southern Rock Opera» se cache en fait une très belle
collection de chansons narrant l’histoire du groupe culte, Lynyrd
Skynyrd. Ainsi, la deuxième chanson du premier acte, autrement dit le
premier disque, raconte la fameuse « guerre » entre Lynyrd Skynyrd et
Neil Young, qui, au début des années 70, se livraient une bataille sans
merci par chansons interposées. Sur « Let There Be rock », le narrateur
raconte comment il rata la seule occasion de voir son groupe favori,
quelques temps avant le célèbre crash d’avion. La qualité de ce double
album vient du fait que les chansons ne racontent pas bêtement
l’histoire de Lynyrd Skynyrd, mais également comment le célèbre groupe
aura eu une influence sur la vie des membres de DBT. « Let There Be Rock
» est un morceau universel pour tout amateur de rock, multipliant les
références, à Bon Scott, bien sur, mais également à Ozzy Osbourne et
tant d’autres. C’est également un morceau autobiographique, qui raconte
l’adolescence du chanteur, un jeune fan de hard rock. La trilogie finale
« Shut up and get on the plane », « Greenville to Baton Rouge” et «
Angels and Fuselage », traitent fort logiquement de la tragédie du 20
Octobre 1977, quand l’avion du groupe de Jacksonville se crasha dans
les marais entre Greenville et Baton Rouge. Ronnie Van Zant, Steve
Gaines, la choriste Cassie Gaines, le tour Manager Dean Kilpatrick, le
pilote Walter McCreary ainsi que le co-pilote William Gray furent tous
tués dans l’accident, les autres membres furent gravement blessés. La
chanson « Angels and Fuselage » nous donne la sensation d’être une âme
errante sur les lieux du drame, assurément l’un des moments magiques de
l’album. « Southern Rock Opera » ne fait pas dans la béatification
naïve, comme l’aurait sans doute fait un biopic entre les mains d’un
quelconque tâcheron Hollywoodien et c’est là toute sa force. D’une
extrême longueur (94 min), le disque reste tout de même fluide et
s’écoute d’une traite sans aucun problème.
P.S : la chanson « 72
(This Highway’s Mean) » est sans doute ce qui se fait de mieux pour
tailler la route, pour se tirer loin, dans le soleil couchant.
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