Honte à moi, c’est seulement maintenant que je découvre réellement ce grand génie venu du froid, un maitre de la 12 cordes. J’avais eu l’occasion d’entendre son terrible « Antipop », mais les choses étant ce qu’elles sont, je ne me suis pas laissé porter par la découverte, ayant d’autres priorités musicales à ce moment-là. Il aura fallut attendre que le web et le hasard de ses rencontres m’offre la possibilité de me racheter, enfin.
Mais que nous réserve donc le « String Machine » sur son nouvel album ? Dès l’ouverture, avec le sur vitaminé « In And Out », on se dit qu’il va se passer un truc, mais comment fait-t-il pour jouer ainsi ? Nul doute que Bjorn Berge est allé signer un contrat au même croisement que Robert Johnson. C’est bien évidement de blues dont il est question sur « Once Again » ; avec ce morceau, le guitariste prouve qu’il n’est pas que bon pour les saillies guitaristiques, mais qu’il peut sans problème ralentir le tempo sans perdre l’attention de l’auditeur. La voix grave de Bjorn offre au « Woodstock » de Joni Mitchell une forte dose de nostalgie qui lui va à merveille. Entre slide démoniaque (« Accused ») et picking à la cool (« Same Old Fool »), Mr Berge possède une grande palette de couleurs et surtout des chansons qui ont une âme, cette petite chose qui fait souvent défaut aux Guitar Heros. L’album s’achève avec « Darkness » qui semble être directement taillé dans du bois noir, superbe. Bref, tout ceci est hautement recommandable.
Pour les amateurs de blues et de bonne musique, Bjorn Berge sera au Sunset/Sunside le 10 Février 2012, plus d’infos sur Azimuth Productions.