“London Calling” est le troisième album du Clash et c’est sans aucun
doute possible son meilleur. Le groupe semble être au sommet de son art,
n’hésitant pas à explorer différents genres : punk bien sûr, mais
également reggae, ska et même Rockhab’. Du haut de ses 19 chansons, «
London Calling » est un monument.
L’album débute avec la chanson titre, fresque post-apocalyptique
démentielle. Le son du groupe n’est plus aussi brutal que sur le premier
album, mais rappelons-nous qu’en 1979 le mouvement punk était déjà
quasiment mort. Le deuxième morceau est une reprise de Vince Taylor, «
Brand New Cadillac » ; le Clash livre une version dynamitée ultra
courte et nerveuse. Cet album regorge de titres simplement parfaits aux
ambiances très différentes mais qui forment un tout très homogène, un
vrai coup de génie. Des cuivres de «Jimmy Jazz» aux percus de «Wrong ‘En
Boyo», tout est grandiose. Le groupe n’oublie pas pour autant ses
racines punk avec quelques uppercuts bien sentis balancés à l’auditeur,
comme «Hateful» et «Koka Kola». Le Clash n’a jamais caché ses
convictions politiques : «Spanish Bombs » fait référence à la guerre
d’Espagne, tandis que « Guns Of Brixton » s’inspire directement des
violents affrontements entre les immigrants et les forces de police dans
le quartier londonien de Brixton. Bien sûr, la bande de Joe Strummer
n’oublie pas de faire retomber la pression avec le très climatisé « Lost
In The Supermarket », morceau idéal pour faire ses courses et se perdre
entre le rayon dvd et celui des surgelés ; est-ce là une chanson pour
ménagère dépressive ? L’esprit de Bob Marley souffle sur « Revolution
Rock », rappelons que le Roi du reggae avait écrit le grandiose « Punky
Reggae Party » après avoir découvert le punk rock lors de
l’enregistrement d’« Exodus ».
« London Calling » est le chef d’œuvre d’un groupe qui ne fera jamais
mieux. Un disque rarement barbant, et ce malgré une durée plus
qu’irraisonnable, près de 70 minutes. Contrairement à d’autres œuvres
doubles, ici les 19 chansons sont toutes essentielles. L’année d’après,
le Clash tentera le coup du triple album avec « Sandinista ! », mais
avec nettement moins de brio, le résultat étant un album bien trop long
et pollué par quelques déchets.
« London Calling » fut réédité en cd de nombreuses fois, avec ou sans
bonus tracks. Disons que n’importe quelle édition depuis 1999 fera
l’affaire sans problème. De plus, la version simple est souvent
disponible pour vraiment pas cher, une affaire de 5 ou 6 euros.
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