Grand
funk Railroad est un groupe de hard rock formé à la fin des années
soixante par Mark Farmer (guitare), Don Brewer (batterie) et Mel
Schacher (basse). Si le groupe eut un énorme succès populaire, avec plus
de 10 millions d’albums vendus, il fût toujours assassiné par les
rock-critics, qui depuis ont un peu retourné leurs vestes. Bien qu’il
soit vrai que les trois musiciens ne soient pas les plus doués de leur
génération, loin d’être au niveau du power trio de référence, The Jimi
Hendrix Experience ; la puissance de feu de Grand Funk Railroad fait
tout son charme, gros son de guitare saturé et basse omniprésente comme
rarement. Tant d’électricité pour masquer les lacunes, diront les
mauvaises langues, peut-être bien, mais qu’importe, enjoy !
«
Grand Funk » aussi appelé le « Red Album », est la deuxième livraison
studio du groupe, c’est sans aucun doute leur chef d’œuvre. Le son du
disque est ample, gras et simplement énorme, le jeu de basse de Mel est
offensif, il ne se contente pas d’une simple place de pilier dans la
section rythmique, il prend parfois l’ascendant sur la guitare pour le
grand plaisir de nos frêles oreilles. Il suffit d’écouter « Mr Limousine
driver » pour capter l’essence du combo, lent hard-boogie, dans lequel
chaque musicien s’exprime librement, sans pour autant se perdre dans de
longs solos inutiles et égocentriques, dont le hard sera coutumier.
L’album regorge de titres forts, des rock certes un peu bourrins mais
surtout jouissifs comme « In Need » et « Got This Thing On The Move ».
Le disque se clôture par une relecture incendiaire de « Inside Looking
Out » des Animals de Eric Burdon; mais juste avant il y a « Paranoïd »
(aucun rapport avec la chanson de Black Sabbath), long hard rock
psychédélique qui n’est pas sans rappeler Iron Butterfly, l’orgue en
moins, la paranoïa en plus (ah, cette alarme qui résonne…), c’est un des
nombreux sommets de l’album.
Même si durant sa foisonnante
carrière le groupe publiera plus de mauvais albums que de bons, il
serait bête de s’arrêter au seul « Red Album ». Les cinq premiers opus
du groupe (jusqu’à « E Pluribus Funk ») méritent largement leurs places
dans toutes les bonnes discothèques qui se respectent. D’autant que les
splendides rééditions de 2002 sont dispo en c.d, à des prix souvent
ridicules. Alors n’hésitez plus, au diable les préjugés et laissez la
musique vous porter.
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