“Street Survivors” est le cinquième et dernier album de Lynyrd Skynyrd
car, soyons sincère, tout ce qui vient après le fameux crash d’avion
n’est qu’une vaste mascarade. Cette petite précision faite,
attaquons-nous au vif du sujet, le superbe chant du signe du plus grand
groupe de rock sudiste de l’histoire. « Street Survivors » parait le 17
octobre 1977, soit trois jours avant le célèbre drame qui mettra fin à
la première carrière du groupe. Pour ceux qui ignorent encore de quoi il
est question, disons qu’il s’agit du deuxième crash d’avion le plus
tristement célèbre du rock, juste après celui qui emporta Richie Valens,
Big Bopper ainsi que le grand Buddy Holly. D’ailleurs pour la petite
anecdote, la pochette originale de l’album montrait le groupe dans une
rue en flamme, elle sera par la suite remplacée par une photo du groupe
sur fond noir, par respect pour les membres disparus et la famille des
victimes.
Après un album plutôt moyen, «Gimme Back My Bullet» paru l’année
précédente, Lynyrd Skynyrd décide de se refaire en publiant un grand
album, leur meilleur depuis «Second Helping». Cela commence très fort
avec un boogie rock typique : « What’s Your Name » est peut-être un
morceau basique, mais c’est une mise en bouche idéale. Le groupe déroule
son savoir-faire, avec pour l’épauler une section de cuivre juste
exquise. Le deuxième morceau est un pur-chef d’œuvre, c’est le sommet de
l’album : « That Smell » porte un regard plutôt désabusé sur la
célébrité et les addictions qui vont avec. Pour ceux qui pensent encore
que Lynyrd Skynyrd est un groupe de bouseux de l’Alabama, un conseil :
écoutez un peu les paroles du groupe, ces mecs-là en avaient dans le
crâne. Puis vient «One More Time», première ballade de l’album, encore
une merveille, décidément c’est vraiment le domaine de prédilection du
groupe. J’ai toujours adoré les ballades dans le rock sudiste, ce sont
des chansons idéales pour tailler la route, je sais, c’est un bon gros
stéréotype, mais que voulez-vous. Retour aux affaires avec «I Know A
Little», qui commence très jazzy pour très vite virer rock and roll,
encore un grand morceau ; le groupe a mis les bouchées doubles... Après
tout ça, « You Got That Right » parait presque fade, trop traditionnel,
et pourtant c’est loin d’être un mauvais morceau, avec sa putain de
guitare slide et son piano d’enfer. Puis vient « I Never Dreamed »,
deuxième ballade du disque, c’est une chanson désabusée et dans un sens
un grand blues moderne. A noter la présence d’une reprise, « Honky Tonk
Night Time Man », du chanteur de country Merle Haggard, le groupe joue
le titre comme l’aurait fait JJ Cale, une autre grande influence des
Lynyrd Skynyrd. L’album se clôt avec « Ain’t No Good Life », un boogie
blues qui n’est pas sans rappeler le ZZ Top de « Tres Hombres ».
L’album a été réédité en compact disc dans divers version, une bonne
remasterisation en 2001 avec plusieurs bonus tracks, et une version «
Deluxe » deux cds incluant la première version abandonnée de l’album.
Les deux sont très bonnes, tout dépend de votre budget.
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