Le problème des supergroupes, c’est que bien souvent ils sont décevants.
En règle générale ces rencontres au sommet sont boursouflées par les
égos de chacun et c’est la musique qui en pâtit. Dans le cas des
Travelling Wilburys, c’est tout le contraire qui s’est produit, déjà la
formation est due à un joli cadeau du hasard. George Harrison et Jeff
Lyne dînaient chez Roy Orbison, ils lui firent part du projet
d’enregistrer une face B pour le 45 tours de « This Is Love » issu de
l’album « Coud Nine » de l'ex Beatle. Les deux hommes savaient que Bob
Dylan possédait un studio dans le coin, un petit coup de fil et
l’affaire était lancée. Jeff Lyne passa chez Tom Petty récupérer une
guitare, et il se pointa au studio avec la dite guitare mais également
avec Tom Petty. Ensemble ils composèrent très rapidement le titre «
Handle With Care », mais au vu du résultat il était impensable que ce
titre ne soit qu’une vulgaire face B. L’idée d’un album était bien plus
séduisante ; chaque chanson était écrite le matin et enregistrée le soir
au rythme d’une par jour. Pour des raisons contractuelles, chaque
membre du groupe devint un frère Wilbury, Nelson Wilbury (Georges
Harrsion), Otis Wilbury (Jeff Lyne), Lucky Wilbury (Bob Dylan), Lefty
Wilbury (Roy Orbison) et enfin Charlie T Junior (Tom Petty).
L’album débute par le single «Handle With Care », la structure du
morceau est assez classique et chaque membre du groupe a droit à sa
partie de chant, mention spéciale à Roy Orbison qui irradie
littéralement la chanson de sa voix magique. C’est Dylan qui s’offre la
part du lion sur le très enlevé « Dirty World », et pour être honnête,
le Zim n’a pas été en si grande forme depuis bien longtemps (depuis «
Desire » en fait). L’album est globalement assez joyeux avec des titres
comme « Last Night » et « Rattled », le plaisir des musiciens transpire à
chaque seconde, si seulement tous les albums pouvaient avoir cette
douce saveur. C’est encore une fois Roy Orbison, le Big O, qui nous
offre l’un des sommets de l’album avec la splendide ballade « Not Alone
Any More » ; merveilleuse de bout en bout et accessoirement l’une des
plus belles chansons des 80’s. Plus loin sur le disque Tom Petty et Bob
Dylan se fendent d’un morceau au texte typiquement ricain, l’incroyable
« Tweeter And The Monkey Man », qui nous renverrait presque arpenter ce
bon vieux couloir de la désolation… Bien sûr, tout n’est pas parfait :
« Marguarita » est même plutôt faiblarde, mais qu’importe. On ne
remerciera jamais assez George Harrison d’être à l’origine d’un tel
projet. L’album se clôt avec « End Of The Line », qui bien qu’étant un
morceau plutôt optimiste nous ramène forcément à la mort de Roy Orbison,
parti trop tôt le 8 décembre 1988.
Longtemps disparu du catalogue, l’album fut réédité en 2007 par Rhino
dans un coffret contenant également la deuxième œuvre du groupe,
curieusement intitulé « Volume 3 », ainsi qu’un D.V.D assez riche en
contenu. Ne pas l’avoir relève de la folie pure, voilà vous êtes
prévenus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.