Variations est un groupe de Hard Rock Frenchy formé en 1966, par Jo Leb
(chant), Marc Tobaly (guitare), Jacques Grande (Basse) et Jacky Bitton
(Batterie). Le groupe connut un bon succès en assurant les premières
parties de Led Zep, Steppenwolf et Johnny Halliday. Presque tous les
musiciens sont Français d’origine marocaine, un détail qui a son
importance puisque le groupe pratiquera un métissage des genres dès son
premier album (Nador), bien avant Robert Plant et Jimmy Page… Après
plusieurs 45 tours parus sur divers labels, Variations publie en 1969
son premier L.P chez Pathé Marconi. Le moins que l’on puisse dire c’est
que « Nador » va chambouler tous ceux qui pensent qu’il n’y a pas de
Rock en France. Car soyons clair, les Variations sonnent plus rock que
Noir Désir et Téléphone réunis. Les chansons du groupe sont à quelques
rares exceptions près toujours chantées en Anglais, ce qui convenons-en
est le choix le plus judicieux.
Dès les premières secondes de « What A Mess Again », c’est la claque,
l’album démarre plus vite qu’une Shelby Cobra pilotée par une tête
brulée. Ce premier titre ferait passer « les loups des Steppes » pour de
vulgaires bergers Allemands. La guitare est massive, la basse est
ronde, la batterie cogne dru et le chanteur assure comme un chef de
guerre. Le deuxième morceau, « Waiting For The Pope », est un boogie
bien gras apte à contenter les cages à miel les plus difficiles. Sur
l’instrumental « Nador », le groupe ose le mélange des genres, darbouka
marocaines sur un tapis acoustique bien psychédélique, magique. Le seul
titre de l’album interprété dans la langue de Dick Rivers est «
Générations », ayant pour thème les conflits générationnels et raciaux.
Loin d’être mauvais, ce morceau sonne pourtant moins bien que les
compos en Anglais ; décidemment chanter du rock en français reste un
véritable problème. Puis vient « Free Me », encore un boogie hard ultra
jouissif, indubitablement, ce groupe sonne d’enfer et le son est
démentiel. Plus loin, « Completely Free » est là pour nous rappeler que
le disque fut enregistré en 1969, avec ses expérimentations typiques du
hard rock psyché d’époque, genre « Grand Funk », avec break de batterie
et solos qui s’étirent. Mais fort heureusement le groupe ne tombe pas
dans le piège du démonstratif. Les quatre lascars resserrent la vis avec
« Missippi Woman », un bon gros rock bien sudiste, avec un piano ultra
rapide et une rythmique blues sous nitro. Tout cela fait sacrement
penser aux meilleurs moments de Lynyrd Skynyrd, qui débarqueront
quelques années plus tard. L’album se clôt avec le très Hard « But It’s
Allright », histoire de bien anéantir l’auditeur qui n’en croit plus ses
oreilles. Est-ce un rêve ou bien le rock français peut-il sonner aussi
bien que son homologue Anglo-Saxon ?
En 2010, l’album fût réédité en vinyl replica deluxe avec un son
excellent, réplique de la pochette d’origine et moult bonus
indispensables. Malheureusement cette édition est limité à 3000
exemplaires.
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