Attention
disque historique, le debut album des Stooges est sans doute le premier
disque punk de l’histoire, huit ans avant la naissance officielle du
genre. Les Stooges étaient des visionnaires, ce n’est pas étonnant
qu’avec une telle avance sur leur époque le disque fût un flop lors de
sa sortie, finissant rapidement dans les bacs des soldeurs, comme le
suivant d’ailleurs. Mais revenons à nos moutons (électriques) ; en 1969
alors qu’à San Francisco le rêve est fini, le mouvement hippie meurt de
bien laide manière, les groupes ayant gagnés beaucoup d’argent,
rentrent dans le rang et la cocaïne, fin du vent de contestation qui
soufflait depuis quelques années. Pour l’heure c’est à Détroit que tout
se passe, avec une brochette de formations toutes plus violentes les
unes que les autres (Alice Cooper Group, MC5 et bien sûr les Stooges),
c’est cette nouvelle scène qui va donner un coup de pied dans la
fourmilière du rock and roll !
Iggy Pop et les frères Ashton sont
des paumés, loin d’êtres des virtuoses, mais assez cinglés pour
balancer des brûlots rageurs et adolescents, sex, drug and rock ‘n’ roll
à tous les étages. Le disque commence sur le monumental « 1969 », «
encore une année avec rien à faire » nous crache le chanteur, juste
baiser et se défoncer. A cette époque Iggy méritait véritablement le
surnom d’iguane, il ne faisait pas encore de pub pour s.f.r ! C’est sur
ce premier album qu’il y a « I wanna be your dog », morceau
archi-connu, avec ce son de guitare relativement proche de celui d’une
tronçonneuse, et un piano qui joue qu’une seule note! Tout le mouvement
punk ne sera qu’une variation autour de cette unique chanson. J’adore
aussi « No fun », riff ultra simpliste et solo de guitare rageur qui
tranche radicalement avec « We will fall », morceau tribal, sorte
d’incantation pour messe noire, le fait que John Cale du Velvet
Underground soit à la production n’y est sans doute pas étranger. Bref,
cet album mérite sa place dans toutes les discothèques dignes de ce nom !
En
2005 Rhino rééditera ce chef-d’œuvre dans une splendide remasterisation
ainsi qu’un disque rempli ras la gueule de mix alternatif, du pur
bonheur !
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