dimanche 1 janvier 2012

N°36 THE DOORS – Waiting For The Sun - 1968


Mettons les choses au clair tout de suite. « Waiting For The Sun » n’est pas le meilleur album des Doors, loin de là. Mais replaçons les événements dans leur contexte. En 1967, la bande à Morrison publia deux chefs-d’œuvre : un premier album éponyme et « Strange Days ». Le succès ne se fit pas attendre, et les démons de Morrison non plus. Il n’est déjà plus le même homme lorsque les sessions d’enregistrements de « Waiting For The Sun » débutent. Il est miné par des problèmes de drogue dus en grande partie au fait qu’il gère plutôt mal sa notoriété. De plus, l’enregistrement de l’album est plutôt houleux, des tensions naissent entre le leader et les autres membres du groupe. En effet, Jim veut que la face B du disque soit composée d’un seul et long poème nommé « The Celebration Of The Lizzard ». Le producteur Paul Rothchild tranchera finalement en complétant l’album avec d’anciens titres non retenus pour les précédents opus. Ce qui fait que « Waiting For The Sun » semble parfois bâclé. Le long poème de Jim sera tout de même imprimé à l’intérieur de la pochette ; maigre récompense.

Alors pourquoi chroniquer cet album plutôt que « L.A Woman » ou « Strange Days » ? Pour son ambiance de fin d’été, pour la voix de Morrison qui semble être parfaitement en phase avec chaque note et ambiance, mais surtout car il faut réévaluer ce disque de toute urgence.

C’est la chanson « Hello, I Love You » qui ouvre le bal, gentil morceau pop, qui ne cache malheureusement pas le fait qu’elle soit pompée sur « All Day And All Of The Night » des Kinks. Notons tout de même son final crasseux tout à fait jubilatoire. « Love Street » semble être une simple chanson douce, mais les paroles laissent parfois penser que tout cela n’est que pur sarcasme. « Not To Touch The Heart » est plus nerveuse, presque hypnotique, c’est un morceau difficile. En réalité, c’est une bribe de « Celebration Of The Lizzard ». Plus loin, « Summer Almost Gone » et « Wintertime love » sont couplés, comme pour symboliser la fuite en avant du temps. La première face se clôture avec « The Unknown Soldier », étrange chanson aux nombreux changements de rythmes. Morrison y affronte t’il son père, amiral dans l’armée américaine ? Avec « Spanish Caravan », Robbie Krieger revient à son premier amour, le Flamenco, mais le morceau vire très vite psychédélique. Puis arrive « My Wild Love », la perle méconnue de l’album, hymne shamanique et enivrant, qui donne bien envie de tirer une taffe sur le calumet préparé par les soins du père Jim. Passons directement à « Five To One », superbe blues sudiste bien charpenté, préfigurant « Roadhouse Blues »et la quasi-totalité de l’album « L.A Woman ». On a souvent tendance à oublier que Jim Morrison était avant tout un Bluesman doué.

Le catalogue studio des Doors fût magnifiquement réédité en 2007, avec moult bonus indispensables. Avec comme pastèque sur le gâteau, « Celebration Of The Lizzard » sur l'album « Waiting For The Sun » .


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.