Le règne de l'horreur est arrivé, souffrance et peine seront notre quotidien... Bien que j’ai une petite
préférence pour « Paranoid », leur opus précédent, il me semble plus
judicieux de chroniquer « Master Of Reality », pourquoi ? Car avec cet
album, la bande à Ozzy va beaucoup plus loin dans la lourdeur, ce disque
pose les bases du métal et de toutes ses déclinaisons. Tony Iommi, le
guitariste fracasse des riffs lents et lourds sur une section rythmique
qui avance tel un rouleau compresseur, là-dessus la voix malade et
malsaine du hurleur en chef fait des miracles.
En 1971, les anglais du Sabbat noir ne sont plus des débutants et «
Master Of Reality » leur troisième est un
véritable chef d’œuvre. Aujourd’hui encore, Black Sabbath est souvent
considéré comme un groupe vaguement sataniste, mais c’est une erreur. Un cliché véhiculé par des gens n'ayant bien souvent jamais écouté une seule note de la formation.
Si Black Sabbath est un groupe religieux, il ne se situe pas forcément
du mauvais côté du purgatoire, disons pour clore le débat, que le gang
et plus nihiliste que sataniste, même si c’est un peu simpliste comme résonnement. D’ailleurs « Sweet Leaf », la chanson qui ouvre l’album fait
l’apologie de l’herbe qui fait rire, mais point de flower power ici, ne nous méprenons pas. Ce disque contient également un pur chef-d’œuvre, le majestueux
« Children Of The Grave », dont la batterie primitive semble vouloir
tout écraser sur son passage, le riff de guitare est comme d’habitude
démentiel. Si « Children Of The Grave » est musicalement clairement
orienté métal, le texte quant à lui est un message d’espoir envoyé à
tous les enfants du monde. L’autre monstre de l’album s’intitule « Lord
Of This World », c’est sans aucun doute le titre le plus heavy de Master
Of Reality, le riff de guitare est d’une simplicité biblique mais
tellement efficace qu’il en devient redoutable. L’écoute de ce morceau
confirme que Black Sabbath est également l’inventeur du Stoner, la
filiation avec Kyuss et autres Queens Of The Stone Age est très claire.
Ozzy et ses sbires relâchent quelque peu la pression avec « Solitude »,
ballade psyché semblant tout droit sortie d’un trip sous L.S.D. L’épopée
prend fin avec le très pessimiste « Into The Void », qui décrit ni plus
ni moins l’ultime conflit de l’homme. C’est dans cette ambiance
apocalyptique que le groupe donne le meilleur de lui-même, le solo de
guitare final est assommant et laisse l’auditeur rincé; que du bonheur !
Il existe plusieurs rééditions c.d de l’album, les plus récentes étant bien entendu les meilleures.
Balck Sabbath : une référence absolue dans le monde du Heavy Metal et cet album fait partie de la légende.
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