Quand
on pense à la Brit-pop millésimée 90, deux groupes nous reviennent à
l’esprit, Blur (les Beatles) et Oasis (les Rolling stones) pour rester
dans la caricature. Pourtant à cette époque, Pulp fait partie intégrante
de ce courant musical, tout comme Supergrass et autres Suede, mais le
groupe ne fait pas de la brit pop, du moins pas comme leurs collègues de
l’époque. Déjà, une première version du groupe a existé dans les années
80, trois albums seront publiés durant cette période, ils ne
rencontreront pas leur public, façon polie de dire qu’ils on fait un
bide. En 1994 tout va changer pour la bande de Jarvis Cocker, le groupe
signe sur une major, Island, sort un album qui marche plutôt bien, le
très bon « His ‘N’ Hers ». Mais c’est en 1995 que tout explose, avec le
sublime « Different class », le disque contient deux immenses tubes, «
Disco 2000 » et « Common People », énormes succès en Angleterre,
nettement moins en France, qui restera fixée sur Blur et Oasis. De toute
manière Pulp ne fait pas la même musique, le songwriting de Jarvis
Cocker évoque plus Morrissey et David Bowie, avec des textes acides et
intelligents, cette ironie toute anglaise est la plus grande force du
groupe mais également sa plus grande faiblesse.
Sur l’incroyable
« Common people », Jarvis parle d’une fille riche qui vit avec les
pauvres en pensant que c’est cool, pour elle, c’est une distraction,
mais tout le monde en rit; le texte n’épargne pas son héroïne risible.
Cette vision touristique de la pauvreté est une véritable charge contre
la connerie, comme une mauvaise émission de télé-réalité avant l’heure.
La frustration sexuelle est un des autres thèmes abordés par le
chanteur, là encore la filiation avec Morrissey est évidente. Sur « I
spy » le narrateur est un voyeur, il mate fille ou garçon sans faire de
différence, la musique de cette chanson fait penser à du Giorgio
Moroder, le pape du synthé, c’est une des compositions les plus épiques
de l’album. Au final « Different Class » est sans doute le plus grand
chef-d’œuvre de son époque. La suite sera beaucoup plus sombre avec «
This is hardcore » et « We love life »en 1998 et 2001, puis le groupe
se séparera.
Je vous laisse, je retourne dormir avec des gens communs…
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