dimanche 1 janvier 2012

N°27 BRUCE SPRINGSTEEN –Nebraska - 1982


Je ne vous ferai pas l’affront de détailler la carrière de celui que l’on surnomme le Boss, (car il donne lui même les salaires à ses musiciens), mais disons que c’est avec Nebraska que le chanteur se met à nu musicalement pour la toute première fois. J’ai longtemps hésité à faire une chronique sur Bruce Springsteen ; quel album choisir ? « Born To Run » pour son Rock n’Roll flamboyant ; « The River » pour son côté fleuve avec ses 20 chansons ; ou encore le tout premier disque, « Greetings From Asbury Park N.J » pour sa fraîcheur, sa spontanéité ? Mais aucun n’a la puissance narrative de « Nebraska », véritable fresque de l’Amérique des paumés et des flics en bout de course ; un album en cinémascope dans lequel chaque chanson est un film.

Bruce sort rincé de la tournée qui suit la parution de l’album « The River », il n’est pas chaud pour retourner en studio afin de créer l’un de ses épuisants monuments rock dont il a le secret. Il demande alors à l’un de ses techniciens, un certain Mike Baltin, de lui installer un magnéto 4 pistes dans sa maison du New Jersey afin d’enregistrer seul à la guitare des titres intimistes. Bruce couche sur bande près d’une vingtaine de chansons en 2 jours durant le mois de janvier 1982, dont une première version de « Born In The U.S.A » qui ne sera pas retenue sur l’album final. La chanson-titre raconte l’histoire vraie de Charlie Starkweather (une sorte de James Dean Psycho) et da sa petite amie Caril Ann Fugate, les véritables « Tueurs Nés ». Le morceau « Johnny 99 », nous plonge dans l’univers d’un meurtrier condamné à 99 ans de prison ; comme vous l’aurez compris, les histoires que nous livre le Boss ne respirent pas la joie. C’est également sur « Nebraska » que se trouve l’une des plus belles chansons de Springsteen, l’incroyable « Highway Patrolman », l’histoire d’un flic qui poursuit son frère meurtrier jusqu'à la frontière canadienne pour finalement le laisser partir ; Johnny Cash en fera une version plus orchestrée tout aussi splendide.

« Nebraska » est le premier volume d’une série intimiste et sociale qui se prolongera en 1995 avec « The Ghost Of Tom Joad » et en 2005 avec « Devils And Dust », mais gageons que ce n’est pas fini. Tant qu’il publiera des albums de ce calibre Bruce Springsteen restera le porte parole de l’Amérique des laissés pour compte, le digne descendant de Woody Guthrie.


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