dimanche 1 janvier 2012

N°40 THE CLASH – London Calling - 1979


“London Calling” est le troisième album du Clash et c’est sans aucun doute possible son meilleur. Le groupe semble être au sommet de son art, n’hésitant pas à explorer différents genres : punk bien sûr, mais également reggae, ska et même Rockhab’. Du haut de ses 19 chansons, « London Calling » est un monument.

L’album débute avec la chanson titre, fresque post-apocalyptique démentielle. Le son du groupe n’est plus aussi brutal que sur le premier album, mais rappelons-nous qu’en 1979 le mouvement punk était déjà quasiment mort. Le deuxième morceau est une reprise de Vince Taylor, « Brand New Cadillac » ; le Clash livre une version dynamitée ultra courte et nerveuse. Cet album regorge de titres simplement parfaits aux ambiances très différentes mais qui forment un tout très homogène, un vrai coup de génie. Des cuivres de «Jimmy Jazz» aux percus de «Wrong ‘En Boyo», tout est grandiose. Le groupe n’oublie pas pour autant ses racines punk avec quelques uppercuts bien sentis balancés à l’auditeur, comme «Hateful» et «Koka Kola». Le Clash n’a jamais caché ses convictions politiques : «Spanish Bombs » fait référence à la guerre d’Espagne, tandis que « Guns Of Brixton » s’inspire directement des violents affrontements entre les immigrants et les forces de police dans le quartier londonien de Brixton. Bien sûr, la bande de Joe Strummer n’oublie pas de faire retomber la pression avec le très climatisé « Lost In The Supermarket », morceau idéal pour faire ses courses et se perdre entre le rayon dvd et celui des surgelés ; est-ce là une chanson pour ménagère dépressive ? L’esprit de Bob Marley souffle sur « Revolution Rock », rappelons que le Roi du reggae avait écrit le grandiose « Punky Reggae Party » après avoir découvert le punk rock lors de l’enregistrement d’« Exodus ».

« London Calling » est le chef d’œuvre d’un groupe qui ne fera jamais mieux. Un disque rarement barbant, et ce malgré une durée plus qu’irraisonnable, près de 70 minutes. Contrairement à d’autres œuvres doubles, ici les 19 chansons sont toutes essentielles. L’année d’après, le Clash tentera le coup du triple album avec « Sandinista ! », mais avec nettement moins de brio, le résultat étant un album bien trop long et pollué par quelques déchets.

« London Calling » fut réédité en cd de nombreuses fois, avec ou sans bonus tracks. Disons que n’importe quelle édition depuis 1999 fera l’affaire sans problème. De plus, la version simple est souvent disponible pour vraiment pas cher, une affaire de 5 ou 6 euros.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.