samedi 8 février 2014

ETIENNE DAHO - Les chansons de l'innocence retrouvée


J'ai mis le temps avant de venir enfin vers ce disque, encore complètement happé par L'invitation et sa pop millimétrée. Il faut bien dire que Les chansons de l'innocence retrouvée fait partie de ces albums qui ne s’apprivoisent pas si facilement, de ces oeuvres qui s'offrent sur la longueur, bref, des ces disques difficiles et sinueux qui au final s'avèrent être les plus durables. Avec ce dixième LP, Etienne Daho prend le risque de surprendre à nouveau. Après trois albums qui n'étaient que des variations autour d'une même forme de pop, aussi brillante soit-elle, le chanteur semble vouloir à la fois revenir aux sources et regarder vers l'avenir. Les chansons de l'innocence retrouvée est donc fort logiquement beaucoup plus varié et ambitieux. 

Ouverture en cinémascope avec "Le baiser du destin", la musique y est lourde et voilée, la voix plus vaporeuse que jamais, il règne sur ce morceau un doux parfum oriental et psychédélique. "L'homme qui marche", ou comment l'amour devient froideur et tragédie, avec toujours cet aspect cinématographique qui fait tout le sel de la chose. Sur un schéma plus classique, "La peau dure" voit le retour d'un Daho plus traditionnel, simple, pop et efficace. En duo avec Deborah Harry, "L'étrangère" est une merveille disco-pop d'une classe infinie, la mélodie y est diamant précieux serti d'une orchestration en métal noble. Drôle de mise en abîme aussi, puisqu'il y est question de "Call Me" de Blondie... "Les chansons de l'innocence", le morceau-(presque) titre, cible le rétroviseur avec en ligne de mire le Daho des années 80, celui de Pop-Satori, avec son disco noir d'une fraîcheur salutaire. Une parfaite conclusion.

Portées par des orchestrations foisonnantes, les nouvelles compositions possèdent une ampleur assez inédite tout en restant viscéralement pop, toujours en équilibre précaire. Les chansons de l'innocence retrouvée est assurément un grand cru, peut-être le disque le plus abouti de l'artiste.

13 commentaires:

  1. Je copie ta chronique qui me servira, je pense - mais comment - confronter Daho et Bashung. Je sais pas beaucoup à voir.
    Mais.
    Mais je souhaite rendre hommage en tant que simple auditeur à ceux qui écrivent des chansons qui s'impriment dans nos têtes, même si en face il y a des artistes aux arrangements plus fouillés, plus sombres ... mais une bonne chanson!!!

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    1. Indéniablement ce disque tiens de Fantaisie militaire, mais porté dans le monde de Daho...

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  2. Je ne l'ai pas encore complètement apprivoisé car comme tu dis il n'est pas si "facile" mais il y a un titre qui ressort pour l'instant, c'est le duo avec Dominique A...

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  3. Tu me donnes envie de l'écouter alors même que j'ai toujours considéré Daho comme de la variétoche (et sans jamais avoir écouté, hein, comme quoi les préjugés).

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  4. @Chris, difficile oui, pour l'instant je n'ai pas de préférence, je vois l'album comme un tout, même si "L'étrangère" et "Les chansons de l'innocence" se détachent un peu pour moi.

    @El Norton, déjà la variété n'est pas une maladie honteuse, il y a de grand artistes de "variété", encore faut-il se mettre d'accord sur ce qu'est la variété. Sinon, oui, les préjugés sont les pires ennemis pour un amateur de zik ^^

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  5. Dans mes bras T man.. je croyais être le seul à brandir cet opus divin. Je l'ai encore mis à fond ce matin. Sans déconner, il est immense, il est corporel et puissant dans sa sensualité sombre.
    "L'escalier monte à sa chambre".. on dirait de l'affligeant.. mais c'est une phrase du Misanthrope entre autre. c'est pas lèger Daho, c'est une puissance qu'il faut explorer malgré l'impression de léger :D

    Et tu l'as mis où le poster mon T ???? Moi à côté de discodemands :D

    Pas écouté mieux depuis "Eden".

    Allez, je te biz sur ce coup là.

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    1. Point de légèreté chez Daho, ou rarement ou feinte, je ne sais pas. Mais cet opus est grand, presque trop?!

      Après coup, j'ai fait le rapprochement entre les deux pochettes, prochain étape le bas...

      Biz!

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    2. J'embrayerais bien le pas sur qq nichon's cover, dans la soul..experts en la matière.. mais je suis un timide.

      nan, nan, pas après coup..c'est subliminal T.. t'as chaud partout.. on le sent bien :DD

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    3. L'a beaucoup d'énergie à dépenser Mr. T en ce moment ;)

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  6. J'aime beaucoup "La peau dure", j'ai écouté l'album une fois, il m'a bien plu mais ne m'a pas énormément touché. A moitié parce qu'écouter un album une seule fois c'est ridicule, à moitié parce que je suis un peu hermétique à Daho alors que sur le papier ce mec a tout pour me plaire, mais que sur disque l'alchimie ne e fait pas pour moi. Je respecte beaucoup, mais j'ai du mal à rentrer dans sa musique.

    Peut être qu'à force de le réécouter ça passera mieux. On verra bien si j'ai le déclic ou pas.

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  7. Tiens, tiens, j'ai vu le nom de Bashung évoqué dans les commentaires. C'est exactement l'impression que j'ai ressentie en découvrant le nouveau Daho. Des mélodies martiales et superbement maîtrisées, des textes d'une extravagante richesse, des atmosphères légères et brumeuses… il y a du Bashung là dedans !
    Belle chronique

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  8. @ Alex, Je comprends ton point du vue. Étrangement le morceau que tu cites est le plus classique de l'album, dans le veine des trois précédents albums. Peut-être te faut-il attendre le moment pour y venir à Daho...

    @ Keith, oui, il y a du Bashung, celui de Fantaisie Militaire ou Chatterton je trouve. Son album le plus grave je trouve.

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  9. Tu as raison, ce dernier-né de Daho est un immense disque.....son meilleur ??? Peut être !!
    Un disque majestueux, aux orchestrations raffinées et aux mélodies célestes, un océan artistique immense où naviguent les textes ultra poétiques et la voix très dandy d'Etienne Daho. Et sommet de l'album : le duo avec Dominique A "En surface".
    A +

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