dimanche 30 septembre 2012

N°69 DOWNLINERS SECT - The Sect - 1964


La British Invasion, finalement peu de gagnants, mais un grand paquet de loosers magnifiques. Combien de groupes sacrifiés sur les autels Beatlelien ou Stonien? Tous ces gangs flamboyants, qui à leurs débuts jouaient un R&B primaire et arrogant; des petits blancs se prenant pour des Blacks de chez Chess ou Stax. Tous prêts à conquérir le nouveau monde et à cogner dru.

Les Dowliners Sect sont à ranger aux côtés des Pretty Things première période. Un truc si primitif qu'il ferait passer les petits gars des Rolling Stones pour des gens raffinés. Guitare crado, harmonica strident, rythmique bancale et un chanteur furieux, la recette idéale et immuable. Démarrage en trombe avec "Hurt By Love", cliché R&B British, archétype du nuggets anglais. Les garages de Twickenham s'en souviennent encore, c'est sûr! On continue sur cette route sinueuse avec "One Ugly Child", méprisante locomotive rock lancée à fond sur des rails. Direction l'enfer. "Si j'étais ton père, j'irai me foutre à la flotte", dédain suprême. "Too Much Monkey Business", voilà des jeunes gens qui ont déjà tout compris. D'ailleurs le "buisiness" ne leur fera pas de cadeau. Dans le même genre, "Cops And Robbers" arrache tout, arrogance et violence inouïe. Une musique d'une autre époque, très loin de celle souvent trop lisse du nouveau millénaire. Alors certes, les compositions originales ne sont pas tout à fait au niveau des reprises (majoritaires) qui ornent le disque, mais qu'importe. "Be A Sect Maniac" est une énième variation autour du "Diddley Beat". C'est très efficace, mais ça ne casse pas 9 cylindres à un V8!

"The Sect" est un disque curieux, un peu oublié, qui fait office de trésor caché lors de sa découverte au détour d'un bac à soldes...L'album fut réédité par le label teuton Repertoire, splendide remasterisation (comme toujours) et moult bonus, tous indispensables.

MARK KNOPFLER - Privateering


Pour son septième opus en solo, Mark Knopfler a décidé de frapper un grand coup. L'éternel ex-leader de Dire Straits donne dans le copieux, avec un double album de vingt titres pour près de quatre-vingt dix minutes de musique. De quoi redouter l'overdose, mais il n'en est rien, car "Privateering" est sans conteste la meilleure publication du chanteur depuis "Sailing To Philadelphia". Alors, certes, cet album ne surprend pas vraiment, Mark Knopfler fait ce qu'il sait faire, c'est-à-dire trousser de bons titres country-blues et quelques splendides ballades. Oui, tout cela est fort pépère, pour la nouveauté, va falloir repasser. Mais il y a un truc qui fait la différence entre "Privateering" et les précédentes livraisons du monsieur, c'est le son. Roots à souhait, voire même un peu crasseux; rien d'étonnant à cela, étant donné la forte dominance Blues de la chose... Le guitariste est également un peu moins bavard que par le passé, laissant plus s'exprimer ses camarades, mais toujours au profit du morceau, une leçon d'humilité.

Le premier disque débute avec la très tranquille ballade "Redbud Tree", pas forcément le meilleur titre pour commencer. C'est une chanson trop classique et pour tout dire assez faible. Il faudra attendre "Don't Forget Your Hat" pour que l'album démarre vraiment. Un blues classique mais efficace. "Privateering", la chanson titre, rappelle que Mark Knopfler est un grand songwriter, une chose qu'on oublie trop souvent de mentionner. La thématique de la piraterie offre un côté épique au morceau. La première galette se referme avec "Seattle", une ballade classique, mille fois entendue chez Mark ou ailleurs, mais qu'importe, le titre fonctionne à merveille. Le second volet est un peu plus aventureux, plus de blues, plus de titres up-tempo. On n'attendait plus vraiment ça de la part de Mark Knopfler, tant ses deux derniers albums étaient calmes (voire le soporifique "Kill To Get Crimson"). Dans le genre, le rugueux "Gator Blood", avec sa slide massive toute droit sortie des enfers, réveillerait un mort. Ce titre, tout comme "I Use To Could", rappelle fortement le Dylan de "Love And Theft". Un reste de leur tournée commune? Mais ma préférence va à "Radio City Serenade", dont la mélodie est une splendeur. Les arrangements sont absolument divins, des cuivres aux cordes, une bien jolie surprise.

"Privateering" ne fera pas changer d'avis les réfractaires, mais les fans y trouveront forcément leur compte. Il ne faut plus attendre d'être surpris par Mark Knopfler, celui-ci se contente juste de livrer quelques beaux albums à intervalle régulier, ce qui en soit est déjà pas mal. On ne lui demande pas de faire du dubstep non plus...

samedi 29 septembre 2012

Jeu sans frontières # 7: KRAFTWERK - Autobahn - 1974

Thème du jour: La grande vadrouille

La musique qui voyage. Autant le dire tout de suite, je ne voyagerai pas très loin aujourd'hui. Je me contenterai de sillonner les glorieuses autoroutes teutonnes au volant de ma vieille Mercedes-Benz, celle-la même que conduisait l'inspecteur Derrick. Vous êtes bien entendu conviés au voyage. Dans un confort royal et presque sans escales, nous traverserons l’Allemagne, trop heureux que nous sommes de rouler sur l'autoroute. Nous chanterons joyeusement "Wir fahren, fahren, fahren auf der Autobahn", au rythme des kilomètres qui défilent. Et quand la nuit tombera, avec de la chance, nous apercevrons des comètes ("Kommetenmelodie 1 & 2"). A moins que ça ne soit simplement les voitures qui défilent à une vitesse folle, sur les portions non-limitées de l'Autobahn... Mitternacht. Déjà le milieu de la nuit, le temps pour le chauffeur de faire une petite pause. Une clope, un café, et c'est reparti. Au loin, les villes et leurs lumières ressemblent à des oasis futuristes, Berlin, Stuttgart, Düsseldorf... Exotisme aseptisé et clinique. Au petit matin nous irons contempler la nature, écouter le chant des oiseaux ("Morgenspaziergang"), la Bavière, déjà. Nous irons également écluser quelques bières, car le retour promet d'être long.

Ainsi s'achève cette quatrième saison de notre désormais culte jeu sans frontières. Comme avec oncle (Mercedes) Benz, c'est toujours un succès. A bientôt...

jeudi 27 septembre 2012

Jeu sans frontières # 6: GERSHWIN - Rhapsody In Blue

Thème du jour: Aimez-vous Brahms...

Aïe, voilà un thème ardu! J'aime beaucoup la musique classique, mais très franchement je n'y connais pas grand chose. Je ne me considère pas assez expert pour pouvoir chroniquer une oeuvre, mais bon, puisque c'est le jeu... C'est parti!

J'ai longtemps hésité entre "Rhapsody In Blue" et la Symphonie n°9 de Dvorak. Mais c'est finalement la modernité urbaine qui l'a emporté. Et dire que "Rhapsody In Blue" fut composé pour prouver que le jazz pouvait être une musique convenable en société, si on lui conférait un aspect symphonique... Ces considérations sont aujourd'hui bien obsolètes, tant le Jazz est une musique respectée et surtout respectable. "Rhapsody in Blue" de Gershwin est forcément rattaché à New-York dans l'imaginaire, la ville et l'oeuvre ne font qu'une. Rien qu'en fermant les yeux on voyage réellement. New-York, la grande pomme, l'Empire State Building, les Yellow Cab, tout est là, en un instant! Toutes époques confondues. D'ailleurs à ce sujet, je vous conseille vivement le segment consacré au classique de Gershwin dans Fantasia 2000. Un vrai régal d'animation, inventif et illustrant parfaitement l'oeuvre.

Souvent "Rhapsody In Blue" est couplé à "An American In Paris", autre chef-d'oeuvre du compositeur. Les deux font la paire, Paris New-York, New-York Paris...


Lien Spotify (version orchestre)

mardi 25 septembre 2012

Jeu sans frontières # 5: BLUR - The Great Escape - 1995

Thème du Jour: Au hasard, Balthazar!

Pour faire mon choix au pif dans ma discothèque, j'ai procédé de la manière suivante. J'ai tiré un cd les yeux fermés de mes étagères. Et la, bing, "The Great Escape"! Cool, le meilleur album de Blur, mais pas de quoi sauter de joie non plus, même si j'adore vraiment ce disque. J'aurai préféré une perle obscure pour me la péter, mais bon. Plus tard, en réfléchissant sur la manière dont j'allais tourner ma chronique, j'ai eu LA révélation. Mais que le hasard fait bien les choses! "The Great Escape" est un de mes premiers disques, enfin je veux dire un des premiers vraiment persos, acquis (ou plutôt quémandés) par goût; pas la dernière compil' dance du moment. Rappelons que nous sommes en 1995, l'heure de gloire de l'euro-dance, cette musique atroce. C'était également la grande époque de la brit'-pop, Blur v.s Oasis, comme jadis les Stones contre les Beatles. J'avais 12 ans, je ne pigeais pas tout, mais la musique que j'entendais était sidérante! "Wonderwall", "Boys And Girls" ou encore "Allright", que des classiques instantanés. Une nouvelle British-Invasion!

Je me souviens très bien de la première fois que j'ai posé le disque sur la platine, je n'ai pas très bien compris ce que j'étais en train d'écouter. "The Great Escape" est un disque tellement British, un disque boulimique qui recrache 30 ans de musique populaire issue de la perfide Albion. L'album contient au moins un grand hit, le très Kinksien "Country House", qui reste encore aujourd'hui l'une de mes chansons préférées. Non, ce n'est pas de la nostalgie! Et que dire de "Best Days", ce morceau mélancolique qui frise la perfection, la mélodie est d'une telle beauté, chaque fois que je l'écoute, j'ai douze ans à nouveau. "The Great Escape" est un album plutôt désabusé, malgré des chansons au rythme plus enjoué tel que "Charmless Man" ou "Entertain Me", cette dernière est d'ailleurs une redite de "Boys And Girls", LE tube de "Parklife", le précédent opus du groupe. "Fade Away" fait penser aux Specials, période "More Specials" et "Ghost Town", quelle classe! Je suppose que pour les générations précédentes, la Brit'pop des années 90 n'est qu'une pale redite, mais pour ma génération, c'est la découverte. Après ça, la porte était grande ouverte pour les Kinks, les Beatles et autres Pretty Things. Mais comme les premières fois sont toujours plus intenses, les émotions demeurent plus vives. Du coup, au grand dam de mes aînés, je l'affirme, si je devais choisir entre "Face To Face" des Kinks ou ce disque, je choisis ce dernier.

Pour le bien de cette chronique, je me suis racheté l'album en version deluxe, avec un joli artwork et aussi un deuxième cd rempli de faces-b. Tout n'est pas indispensable, mais il y a deux ou trois belles choses telles que "One Born Every Minute" ou "Ultranol", et bien sûr le duo avec Françoise Hardy, un petit cadeau pour l'édition française d'époque.

dimanche 23 septembre 2012

Jeu sans frontières # 4: STUBB THE ZOMBIES - ost- 2005


Thème du jour: Playtime

Faut que ça joue, man! Voilà bien un thème sujet à l'interprétation. Que doit-on entendre par là? Choisir un disque de musiciens pour musiciens, un truc de virtuoses (souvent chiant) ou au contraire, un disque qui envoie, un truc qui prend aux tripes, qui joue fort? La question reste entière, et j'irai voir chez les potes l'option choisie. Pour ma part, j'ai décidé d'attaquer le thème par la tangente, puisqu'il faut que ça joue, autant prendre la bande originale d'un jeu vidéo. Mais attention, pas n'importe laquelle, celle de "Stubbs The Zombie". Tout un concept: faire reprendre de vieux tubes des 50's et 60's par de (jeunes) groupes issus du milieu indépendant. Alléchant sur le papier, mais carrément délicieux à l'écoute. Et le jeu vidéo dans tout ça? Excellent, un véritable petit chef-d'oeuvre de drôlerie qui se déroule dans un univers uchronique, dans lequel vous dirigez Stubb, un zombie qui va déverser le chaos sur une petite ville.

L'album débute avec le  tube bubble-gum "Lollipop" revu par Ben Kweller, sans s'éloigner trop de l'original, cette reprise reste de bonne tenue. Les Raveonettes donnent un bon coup de speed au "Boyfriend's Back" des Angels, même si on est loin de la furia bruitiste qui a fait le bonheur de leur premier album. Plus loin, Cake nous livre une version décontractée de "Stranger In The Night" qui ferait se retourner Sinatra dans sa tombe, tant l'organe du chanteur est en tout point opposé à celui de l'ami des mafieux. Une des belles surprises du disque, assurément. Mais la grand prix du jury revient à "Everyday" ré-inventé par Rogue Wave, c'est bien simple, c'est sublime. Buddy Holly est sans doute mon rocker préféré, et "Everyday" est une chanson magique. La version disponible ici tutoie les étoiles, voilà qui est dit! Au rayon des bonnes choses, (il n'y a rien de vraiment mauvais en fait), notons la vaporeuse version de "All I Have To Do Is Dream" par les Dandy Warhols ou encore "Mr Sandman" dynamité par Oranger.

Pour les amoureux des covers (et ils sont nombreux), ce disque devrait contenir de bien belles surprises.

vendredi 21 septembre 2012

Jeu sans frontières # 3: ALICE COOPER - Constrictor - 1986


Thème du jour: La beauté du diable.

La musique qui fait peur mais qu'on aime ça! Voilà un thème qui me parle. Tout petit déjà, je regardais des films d'horreur en cachette, histoire d'avoir bien les foies pour aller me coucher le soir... Et dans le cinéma de genre, plus qu'ailleurs, la musique tient un rôle important. J'ai des souvenirs très vifs du thème d'ouverture des Griffes de la nuit ou du "Tubular Bells" de Mike Oldfield dans l'Exorciste. A vous glacer le sang! Mais malgré tout, je préfère choisir un truc plus fun, un album qui s'écoute comme on regarde une bonne grosse série B des 80's.

Avec "Constrictor", Alice Cooper signe son grand retour sur le devant de la scène. Rien n' a été laissé au hasard, les compositions sont calibrées pour les teenagers américains fan de hard-rock. Et autant le dire tout de suite, on est très loin d'un "School's Out" d'un point de vue qualitatif. Mais qu'importe, l'intérêt de l'album est ailleurs. "Constrictor" est un plaisir coupable qui se savoure de préférence à Halloween, entre un "Freddy" et un "Vendredi 13". Cela dit, avec le Coop', c'est Halloween toute l'année... L'histoire débute avec "Teenage Frankenstein", sans doute le titre le plus puissant du disque. Le thème du "freak" si cher à Vincent Furnier est à nouveau exploité. Et si ce Frankenstein adolescent à l’esprit tordu était en fait Steven, le héros de "Welcome To My Nightmare"? Cela semble tout à fait probable lorsqu'on connait l'amour d'Alice Cooper pour les concepts un peu fumeux (donc géniaux)! Autre moment fort, le très primitif "Thrill My Gorilla", un tube en puissance avec une petite dose de décadence à l’intérieur. Mais le meilleur reste à venir, car l'album se clôt avec "He's Back (The Man Behind The Mask)", une chanson spécialement écrite pour le sixième volet de la saga "Vendredi 13" (le meilleur). La confrontation entre les deux boogeymen que sont Alice et Jason donnera naissance à un authentique chef-d'oeuvre cheap. "You're deep in love, But you're deeper in the woods", voilà qui résume assez bien le propos.

mercredi 19 septembre 2012

Jeu sans frontières # 2: HOLLY GOLIGHTLY - Laugh It Up! - 1996

Thème du jour: Une affaire de femme.

Un véritable diamant sur canapé...

La discographie de la dame est tellement affolante, que j'ai choisi cet album un peu au pif. "Laugh It Up!" est intégralement constitué de reprises, mais uniquement des morceaux de choix! La liste des artistes repris ici donne le tournis. Jugez vous-même: Ray Davies, Willie Dixon, Ike Turner, Bobby Womack, Lee Hazlewood et bien d'autres.

"Sally Go Round The Roses" est une sucrerie, un bonbon délicieux et addictif. La pop song ultime? Le son est sans fioritures, brut de décoffrage, disons qu'il est parfait dans l’imperfection. Plus loin, la guitare saturée du bluesy et destroy "Don't lie To Me" vire en une bacchanale bruitiste que ne renieraient pas les Cramps. Le chant d'Holly est désinvolte voire carrément morveux, quel pied! Mais la vraie pépite, puisqu'il y en a une, c'est "Sand" du génial Lee Hazlewood. Un homme dont on ne ventera jamais assez les mérites. Encore une fois, l’interprétation est parfaite. Inutile de chercher, il n'y a pas l'ombre d'un déchet sur ce disque. Un must!

Lien Spotify   

lundi 17 septembre 2012

Jeu sans frontières # 1: CLUTCH - Blast Tyrant - 2004


Thème du jour: Que la fête commence!

Pour débuter cette quatrième saison en beauté, il me fallait un truc qui envoie sévère. Et je pense que ce grand disque monolithique de Clutch rempli très bien le contrat. Pour faire simple, c'est du gros son Stoner avec une bonne dose de funk à l'intérieur, un pur plaisir!

Clé de contact, le v8 démarre au quart de tour, et il pète le feu! "Mercury" est une tonitruante entrée en matière. Grosse guitare bien grasse, rythmique pachydermique qui groove malgré tout et puis bien sûr, la grosse voix typique du genre. Cela n'est certes pas très fin, mais putain, que c'est jouissif! La lourdeur de "Profits Of Doom" rappelle le Black Sabbath des débuts sans pour autant n'être qu'une pâle copie. "Cypress Grove" est plus funky avec ses percus et sa guitare Fuzz; tout cela rappelle fortement un célèbre trio de barbus texans! Les chansons de "Blast Tyrant" sont peuplées de personnages et de créatures bizarres, et les paroles sont plutôt ésotériques; ambiance! D'ailleurs, je n'aimerai pas croiser le chemin du "Regulator", par contre la chanson est un terrible blues. Le très funky "Worm drink" semble être un compagnon de beuverie idéal, que la fête commence! Ça vire carrément au délire avec "Army Of Bono", plus rien n'arrêtera le rouleau compresseur Clutch, pas même Josh Homme et ses reines de l'âge de pierre. C'est dément, ça vous colle des frissons pour le reste de la journée ou de la nuit, c'est selon. L'album se termine avec un instru de tous les diables qui finira d'achever l'auditeur, l'incroyable "WYSIWYG".

L'édition deluxe de "Blast Tyrant" contient un deuxième cd avec dix titres tous aussi bon que ceux présents sur le skeud d'origine. Mais aussi un livret richement illustré et un artwork magnifié, que demander de plus?

lundi 10 septembre 2012

Jeu sans frontières saison 4


C'est l’évènement de la rentrée! Le jeu le plus fou de toute la blogosphère, l'affrontement des plus grands Gentlemen mangeurs de disques. Du 17 au 29 septembre 2012, vous verrez de braves gens se transformer en lycanthropes assoiffés de musique hurlant des airs de rock 'n' roll sous la pleine lune.

Pour cette quatrième édition (déjà), c'est le magnifique Mister Mood qui a préparé les thèmes. Le principe reste le même, mais je le rappelle pour les nouveaux ou les étourdis. Tous les deux jours pendant deux semaines, chaque participant postera un disque sur un thème imposé. Il n'y a rien à gagner, c'est juste pour le plaisir de jouer et celui de la découverte.

Pour les inscriptions, voyez avec Jimmy, c'est ici. Et pour voir la liste des participants, c'est là!

dimanche 2 septembre 2012

TOM JONES - Spirit In The Room


Quel choc! Ces deux petits mots suffiraient en réalité à résumer l'album. Pour moi, Tom Jones était encore ce chanteur pour mamies, un crooner vieillissant et risible bloqué dans une période Las Vegas sans fin. Et bien, je me suis planté, et en beauté. Avec "Spirit In The Room", Tom Jones nous fait son "American Recording". Comme le Johnny Cash du début des années 90, l'interprète de "Sex Bomb" se rachète une conduite, et nous livre ni plus ni moins un disque bouleversant. Comme pour les derniers albums de l'homme en noir, celui-ci est composé en majeure partie de reprises.

C'est avec une relecture de "Tower Of Song" du grand Leonard Cohen que débute l'album. Cette version prend aux tripes dès la première seconde, l'orchestration est sombre, la voix est trébuchante et riche en émotion. Le chanteur continue sur sa lancée avec une splendide version de "(I Want To) Come Home" de McCartney. A l'écoute de l'interprétation de Tom Jones, rien ne laisse présager des origines Britanniques de la chanson, tant celle-ci semble appartenir au folklore Américain. Et que dire de cette diabolique version de "Soul Of A Man" de Blind Willie Johnson? Déconstruite, poisseuse semblant tout droit sortie des eaux troubles du Bayou; indéniablement un des sommets de l'album. Tom Jones est un peu moins inspiré lorsqu'il reprend le contemporain "Bad As Me" de Tom Waits. Le chanteur peine à se détacher de l'original; au final on a l'impression que Tom singe Tom. L'édition deluxe contient trois titres en plus, dont une superbe et surannée version de "When The Deal Goes Down", un des plus beaux morceaux récents de Bob Dylan.

Quel choc! "Spirit In The Room" est la claque de l'été! Parait que "Praise & Blame", son opus précédent est du même tonneau, va falloir que je me procure cela.