dimanche 30 septembre 2012

MARK KNOPFLER - Privateering


Pour son septième opus en solo, Mark Knopfler a décidé de frapper un grand coup. L'éternel ex-leader de Dire Straits donne dans le copieux, avec un double album de vingt titres pour près de quatre-vingt dix minutes de musique. De quoi redouter l'overdose, mais il n'en est rien, car "Privateering" est sans conteste la meilleure publication du chanteur depuis "Sailing To Philadelphia". Alors, certes, cet album ne surprend pas vraiment, Mark Knopfler fait ce qu'il sait faire, c'est-à-dire trousser de bons titres country-blues et quelques splendides ballades. Oui, tout cela est fort pépère, pour la nouveauté, va falloir repasser. Mais il y a un truc qui fait la différence entre "Privateering" et les précédentes livraisons du monsieur, c'est le son. Roots à souhait, voire même un peu crasseux; rien d'étonnant à cela, étant donné la forte dominance Blues de la chose... Le guitariste est également un peu moins bavard que par le passé, laissant plus s'exprimer ses camarades, mais toujours au profit du morceau, une leçon d'humilité.

Le premier disque débute avec la très tranquille ballade "Redbud Tree", pas forcément le meilleur titre pour commencer. C'est une chanson trop classique et pour tout dire assez faible. Il faudra attendre "Don't Forget Your Hat" pour que l'album démarre vraiment. Un blues classique mais efficace. "Privateering", la chanson titre, rappelle que Mark Knopfler est un grand songwriter, une chose qu'on oublie trop souvent de mentionner. La thématique de la piraterie offre un côté épique au morceau. La première galette se referme avec "Seattle", une ballade classique, mille fois entendue chez Mark ou ailleurs, mais qu'importe, le titre fonctionne à merveille. Le second volet est un peu plus aventureux, plus de blues, plus de titres up-tempo. On n'attendait plus vraiment ça de la part de Mark Knopfler, tant ses deux derniers albums étaient calmes (voire le soporifique "Kill To Get Crimson"). Dans le genre, le rugueux "Gator Blood", avec sa slide massive toute droit sortie des enfers, réveillerait un mort. Ce titre, tout comme "I Use To Could", rappelle fortement le Dylan de "Love And Theft". Un reste de leur tournée commune? Mais ma préférence va à "Radio City Serenade", dont la mélodie est une splendeur. Les arrangements sont absolument divins, des cuivres aux cordes, une bien jolie surprise.

"Privateering" ne fera pas changer d'avis les réfractaires, mais les fans y trouveront forcément leur compte. Il ne faut plus attendre d'être surpris par Mark Knopfler, celui-ci se contente juste de livrer quelques beaux albums à intervalle régulier, ce qui en soit est déjà pas mal. On ne lui demande pas de faire du dubstep non plus...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.