dimanche 29 juillet 2012

THE BLACK ANGELS - Watch Out Boy / I'd Rather Be Lonely - 45t


Comme chaque année les anges noirs texans honorent les disquaires avec une production inédite pour le désormais traditionnel "Record Store Day". Et cette année les Black Angels nous offrent deux compositions inédites. Mais l'air de rien, ce petit 45 tours moulé dans une jolie patte orange risque fort de décontenancer bon nombre de fans du groupe. En effet, on est bien loin du psychédélisme noir de "Passover" ou de "Directions To See A Ghost"; même la pop "Doorsienne" de "Phosphene Dream" semble n'être qu'un lointain souvenir.

"Watch Out Boy" et "I'd Rather Be Lonely" sont deux petits joyaux pop plutôt raffinés, plus volontiers British que Ricains. Les influences lysergiques du 13th Floor Elevators semblent avoir atteint leurs limites. Le groupe se réinvente en dignes héritiers des Zombies, dont il reprend "She's Not There", disponible en téléchargement grâce à un petit coupon magique. Du grand art.

Reste à voir si les Black Angels auront le courage de poursuivre sur cette voie pour leur quatrième album...

JOEY RAMONE - Ya Know ?


Le problème avec les albums posthumes, c'est qu'on ne sait jamais sur quel pied danser. Toujours cet arrière-goût mercantile, mais en même temps, il y a la joie de retrouver pour une dernière (?) fois un artiste aimé. "Ya Know?" est le second LP paru depuis la mort de Joey Ramone. Il est en grande partie constitué de démos terminées pour l'occasion par divers musiciens, dont certaines pointures; mais aussi de titres plus anciens exhumés. C'est certes un peu la foire, mais ce petit côté brocante ne se ressent heureusement pas à l'écoute du disque.

L'album débute fort avec un pur moment de bravoure: "Rock 'n Roll Is The Answer" dont le riff de guitare lorgne fortement du côté d'AC/DC! Comment pouvait-on imaginer qu'un tel morceau dormait tranquillement dans les archives de la maison de disque? Putain, quel plaisir de réentendre la voix de Joey, et c'est encore plus vrai avec les titres acoustiques, comme sur cette superbe ballade qu'est "Waiting For The Railroad". Bien sûr l'album possède son lot de titres plus "Ramoniens", comme "I Couldn't Sleep" et "Seven Days of Gloom", qui remplissent très bien ce rôle; pour peu on se croirait revenu à l'époque de "Road To Ruin". Par contre "Ya Know ?" aurait gagné à être plus concis, car à trop vouloir en mettre, on se retrouve avec quelques pommes pourries, c'est le cas de l'affreux "Cabin Fever" et de son clavier piqué aux horribles Linkin Park, beurk! Les portes se referment définitivement avec une émouvante version acoustique de "Life's a Gas", ultime tour de piste d'un grand rocker, et n'ayons pas peur des mots, d'un grand chanteur...

dimanche 22 juillet 2012

GAZ COOMBES PRESENTS - Here Come The Bombs


Je vous ai déjà dit à plusieurs reprises tout le bien que je pensais de Supergrass, l'un des groupes British le plus important toutes générations confondues. C'est donc avec excitation, mais également avec crainte, que j'ai posé ce premier skeud solo de Gaz Coombes sur la platine. Un leader en solo, c'est toujours une affaire délicate, prenez le cas de Frank Black des mythiques Pixies... Son oeuvre en solitaire est touffue, mais rien ne se hisse au niveau des quatre albums de son légendaire combo. Le type a beau livrer régulièrement quelques jolies choses, faire des efforts pour retrouver l'énergie perdue, rien n'y fait.

Autant mettre les choses au clair tout de suite, "Here Comes The Bomb" est un super premier album, mais le mojo de Supergrass manque parfois. Une fois ce fait assimilé, il ne reste plus qu'à se laisser porter par les onze petites perles pop qui composent le disque. De l'ouverture electro-psyché de "Bombs" à la splendide ballade "Sleeping Giant" qui referme l'opus, il n'y a rien à jeter. Gaz Coombes est un génial trousseur de chansons capable de pondre des classiques immédiats, tel que le très dansant "Break The Silence". Le premier single "Hot Fruits", envoyé en éclaireur, possède l'énergie juvénile de son ancien groupe. Quant à "Sub Divider", il fait fortement penser à du Radiohead qui aurait mis de côté ses encombrantes névroses.

Disque bricolé "à la maison", "Here Comes The Bomb" possède la fraîcheur des premiers albums, étonnant pour un artiste qui totalise près de vingt années de carrière.

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vendredi 20 juillet 2012

THE DANDY WARHOLS - This Machine


C'est qu'ils m'étaient presque sortis de la mémoire ces dandys Warholien. Pour être honnête, ce silence discographique de presque quatre ans ne m'a fait ni chaud, ni froid. Je ne serai vous dire pourquoi. Il est vrai que "Earth To The Dandy Warhols", leur précédent opus, fut une déception, mais pas de quoi hurler à la mort non plus. Du coup "This Machine" est une vraie surprise. Pas un chef-d'oeuvre, non, juste un petit disque (43 min) sympa.

"Sad Vacation" ouvre les hostilités, la basse gronde, la batterie cogne fort et le tout est étrangement hypnotique. Le groupe réussit l'air de rien une jolie fusion entre rock stoner et mélodie pop. "Enjoy Yourself" fait fortement penser à Bowie période "Heroes", mais en plus joyeux. "This Machine" est un disque protéiforme, le groupe ne semble vouloir s'imposer aucune limite. Bien souvent ce genre d'exercice ne donne rien de bon, il flatte juste l’ego de l'artiste. Ici, c'est tout le contraire qui se produit, car jamais les Dandy Warhols n'auront paru aussi humbles. Et puis franchement "Seti VS The WOW! Signal", n'est-ce pas là un super titre de chanson? D'autant que le morceau est une pure tuerie. Sur la fin, l'album glisse doucement dans des volutes psychédéliques et planantes via la bien nommée "Slide"...

Après près de vingt ans de carrière la bande à Courtney Taylor-Taylor nous offre une énième oeuvre aussi fraîche qu'une première, chapeau! La machine semble toujours aussi apte à tuer les fascistes.

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