dimanche 1 janvier 2012

N°11 PULP – Different class - 1995


Quand on pense à la Brit-pop millésimée 90, deux groupes nous reviennent à l’esprit, Blur (les Beatles) et Oasis (les Rolling stones) pour rester dans la caricature. Pourtant à cette époque, Pulp fait partie intégrante de ce courant musical, tout comme Supergrass et autres Suede, mais le groupe ne fait pas de la brit pop, du moins pas comme leurs collègues de l’époque. Déjà, une première version du groupe a existé dans les années 80, trois albums seront publiés durant cette période, ils ne rencontreront pas leur public, façon polie de dire qu’ils on fait un bide. En 1994 tout va changer pour la bande de Jarvis Cocker, le groupe signe sur une major, Island, sort un album qui marche plutôt bien, le très bon « His ‘N’ Hers ». Mais c’est en 1995 que tout explose, avec le sublime « Different class », le disque contient deux immenses tubes, « Disco 2000 » et « Common People », énormes succès en Angleterre, nettement moins en France, qui restera fixée sur Blur et Oasis. De toute manière Pulp ne fait pas la même musique, le songwriting de Jarvis Cocker évoque plus Morrissey et David Bowie, avec des textes acides et intelligents, cette ironie toute anglaise est la plus grande force du groupe mais également sa plus grande faiblesse.

Sur l’incroyable « Common people », Jarvis parle d’une fille riche qui vit avec les pauvres en pensant que c’est cool, pour elle, c’est une distraction, mais tout le monde en rit; le texte n’épargne pas son héroïne risible. Cette vision touristique de la pauvreté est une véritable charge contre la connerie, comme une mauvaise émission de télé-réalité avant l’heure. La frustration sexuelle est un des autres thèmes abordés par le chanteur, là encore la filiation avec Morrissey est évidente. Sur « I spy » le narrateur est un voyeur, il mate fille ou garçon sans faire de différence, la musique de cette chanson fait penser à du Giorgio Moroder, le pape du synthé, c’est une des compositions les plus épiques de l’album. Au final « Different Class » est sans doute le plus grand chef-d’œuvre de son époque. La suite sera beaucoup plus sombre avec « This is hardcore » et « We love life »en 1998 et 2001, puis le groupe se séparera.

Je vous laisse, je retourne dormir avec des gens communs…

Lien spotify

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.