samedi 23 mars 2013

N°97 RENAUD - Marche à l'ombre - 1980


Voici certainement l'artiste que j'ai le plus écouté durant mon adolescence, et c'est la première fois que j'en parle ici. Pourquoi seulement maintenant? Sans doute un reflexe de vieux snob, qui consiste à cracher sur ce qu'on aimait jadis. Des conneries quoi! Toujours est-il qu'aujourd'hui ma copine a extirpé cet album de son emplacement poussiéreux, et soudain les souvenirs ont resurgi par milliers. Le collège, les potes, les cours et tout le reste. Des troubles adolescents, ma mémoire n'a gardé que les moments doux. Avec les années, je ne sais plus vraiment ce qui est du domaine de la fiction ou de la réalité, c'est le flottement total. Mais si ce voyage dans le temps m'a fait un bien fou, il m'a aussi pas mal miné. La nostalgie, cette putain attendait paisiblement tapie dans l'ombre avec ses griffes bien affûtées. Nostalgie pour cette période floue au sortir de l'enfance, où déjà il faut prendre conscience du monde, choisir SA voie, comme s'il y avait UNE voie! A ce moment précis, deux choix s'offrent à vous, soit vous baissez la tête et suivez le troupeau, soit vous vous révoltez. Et Renaud fut pour nous (un pote et moi), le véhicule de cette révolte adolescente, un maître à penser. Aucune notion de démagogie à cette époque, d'ailleurs le mot lui-même était absent de notre vocabulaire. On avait la fougue de la jeunesse et la certitude d'avoir un combat à mener, et de toute façon les politiques c'est que des pourris...

Ce qui me frappe aujourd'hui, c'est la qualité intrinsèque du disque; "Marche à l'ombre" est drôle, bien écrit, musicalement très bon, bien meilleur que les récents albums du chanteur. En fait, c'est le Renaud actuel qui a parasité le jeune Renaud dans ma tête. Un peu comme un jumeau honteux. Mais "Marche à l'ombre" est un bon disque de "rock français", oui, de rock, car c'est bien de cela dont il s'agit! Tout aussi "rock" que Higelin, Thiefaine ou Bashung! Inutile de faire la revue du disque tant celui-ci est ancré dans l'inconscient collectif: "Marche à l'ombre", "Les aventures de Gérard Lambert" ou encore "Dans mon H.L.M", tout ça c'est du patrimoine.

J'ignore s'il est de bon ton d'avouer aimer Renaud dans le milieu des amateurs de musique, c'est sans doute trop populaire (au sens populo du terme), mais je m'en fiche totalement. Ce type est pour beaucoup dans mon amour de la musique. Je m'en vais me replonger un peu plus dans sa discographie, nostalgie quand tu nous tiens...

A mon pote Iaco a.k.a Yako a.k.a Xahoa

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11 commentaires:

  1. Mon cher ami, je dois t'avouer une petite chose, il est vrai que je ne lis pas toutes tes chroniques et ce pour une raison toute simple, je suis un feignant éhonté ! Cela dit, je m'attarde souvent sur ton blog pour y chercher des choses plus que surprenante et j'en trouve presque à chaque fois. Mais là, en voyant la pochette de l'album "marche à l'ombre", et bien avant de lire ton papier, je me suis dit : "Dieu que c'est loin, dieu que c'était bon, dieu ce que tout cela me manque". Il est vrai que ces dernières années nous ne nous sommes que très rarement vue pour des raisons obscures qui souvent m'échappent... Et j'ai eu grande peine à retenir la petite larme qui s'évadait du coin de mon oeil gauche lorsque j'ai lu "Et Renaud fut pour nous (un pote et moi)...", en ayant l'espérance que ce pote ce soit moi, mais j'ai tenu bon ! Mais à la fin de ta chronique se terminant par "pour mon pote Iaco...", je me suis dit que la larme était méritée... Je conclurais ces remerciements, car oui cela en est, par dire haut et fort que j'aime Renaud, tout du moins ces chansons. Car des titres comme "la pêche à la ligne", "il pleut", "le sirop de la rue" pour ne citer que celles-ci, me rappelle que Renaud et un grand poète et restera à jamais le seul artiste français qui a su me faire rire, me faire, pleurer, m'énerver, m'apaiser et surtout, SURTOUT me faire partager de grands moments avec toi mon Toorsh !

    ... Je t'aime mon pote, tu manques !

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    1. Toi aussi tu me manques, et je vais chialer dans ma bière si ça continu... Mais c'est moins bon après! Eh oui, en écoutant Renaud aujourd'hui, j'ai presque pleuré aussi. Nostalgie et tout le bordel. Et j'ai aussi réalisé que j'écoutais aussi peu Renaud que je te voyais toi...

      Le pote ne pouvait qu'être toi, la seconde (ou première) moitié du formidable et (contre) productif binôme ANTISOCIAL...

      A un moment, les obscures raisons qui poussent les gens a ne pas se voire deviennent trop obscures pour avoir une quelconque importance. Que de temps perdu, je t'aime "beaucoup infiniment" l'ami.

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  2. Un grand type pour moi que ce Renaud, qui restera toujours Renaud, c'est une évidence. Même si le type depuis "Boucan d'enfer" ne produit plus rien de très terrible. L'important n'est pas là, ses textes suffisamment ciselé pour marquer des générations d'ado demeureront!

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  3. Il est vrai que sa poésie parfois fragile dépasse le stade de "pignolade" comme tu dis. Pour aller beaucoup plus loin. "Le sirop de la rue", "La blanche" ou "La teigne", ça marque.

    C'est a ma copine qu'il faut dire merci, car en posant le disque sur la platine, elle a provoquée cette effet papillon...

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  4. Si j'avais su ce matin, avec mon envie folle de chansons de Renaud, que j'allais déclencher tout cela... Très belle journée.

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  5. Ah! Dans les meilleurs spectacles que j'ai vu. Je l'aime beaucoup.

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    1. J'ai aussi eu l'occasion de le voir en concert, c'était un moment magique!

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  6. ouais nostalgie ... pourquoi faire ? ces chansons t’ont marqué comme elle m’ont marqué. tu veux dire l’empreinte d'une époque ... lui l'a chanté, pas nous. et je réécouterais ces chansons avec plaisir aussi parce que poésie d'abord et ces tranches de vie peuvent ressurgir à tout instant, avec un chanteur à caractère pour nous faire marrer, parce que je crois que c'était son but premier au delà de toute cette merde ... et puis le reste noyé et lui avec dans un tas d'argument et bla bla bla ... c'est pas les chansons qui manquent maintenant par rapport à l'époque téléphone/trust/lili drop/starchoute/ et groupes non médiatisés découverts sur le tard/ symboles rock'n'roll survie/loulou avec conscience qui chante la teigne, mais en anglais c'est plus classe hein ? et foutre, la classe moi je chie dessus, pas de nostalgie

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  7. @Pascal, tu as bien raison, la classe on chie dessus sans rentrer dans une guerre le rock anglais contre rock en français... Mais avec un artiste qui vous marque a une période, il est difficile de ne pas se faire happer par la nostalgie...

    @Jimmy, Dur, juste le premier. Je le trouve plus faible justement. Alors oui, il y a "Hexagone" qui tue, mais je ne trouve pas moins "Baloche" que les autres. Cela fait parti du charme de Renaud.

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  8. Bonjour Toorsch , Vous parlez là d'un des meilleurs albums de Renaud dans sa grande période (selon moi ). Qu'il est bon ce disque ! Un peu noir (tout comme sa pochette superbe !) . Il prouvait aux idiots ,qui le voyaient comme un chanteur de plus au Hit-Parade ,et qui après avoir cartonné avec "Laisse béton", "Adieu minette" et "C'est mon dernier bal" ne ferait pas long feu ,qu'il avait une sacrée dose de talent dans ses santiags !

    Ce disque est pour moi le plus Anar de Renaud dans les thèmes choisis par l'artiste ("ou c'est qu'j'ai mis mon flingue ?" en vrai suite rock du mythique "Hexagone")et le plus populaire (700 000 exemplaires vendus à l'époque ) .

    Renaud avait réussi à etre subversif et grand public à la fois (beaucoup de cons lui ont reproché celà d'ailleurs ) . Et bien , moi j'aimais bien le voir chanter à la Télé chez Guy Lux et les Carpentiers et apparaitre dans une multitude de magazines comme ses collègues chanteurs de variété . Un trés grand monsieur quoi !

    Et puis , que de tubes sur ce disque ! Vous avez cité les incontournables "Marche à l'ombre", "Dans mon HLM" et "Les aventures de Gérard Lambert" mais n'oublions pas "It is not because you are" qui fera un joli succès durant l'été 1980 .

    Merci d'avoir ravivé ces souvenirs là !

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    1. Merci, Je vous propose l'utilisation du "Tu" la prochaine fois :-)

      Je crois qu'on peu citer presque chaque titre de l'album, mais pour le coup, c'est plus une chronique auto-bio... Dès que j'écoute ce type, je voyage dans le temps...

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