Quand -M- écrit un album pour Johnny Hallyday c'est la presse entière qui s'emballe, même les JT en causent, c'est dire que l’évènement est national. Et peu importe si au final, l'éléphant accouche d'une souris trisomique. La chose a beau être un naufrage, il y a du grain à moudre; d'autant qu'on n'attend plus rien de l'idole des jeunes devenus vieux. La musique n'a absolument pas sa place dans le tourbillon médiatique qui découle du moindre pet du plus célèbre des belges. Par contre, quand Joseph D'Anvers offre à Dick Rivers ni plus ni moins son album le plus classe, c'est le silence radio. Quelques remous dans le presse spécialisée et "L'homme sans âge" s'en retourne au néant. Des trois illustres "rockers" français que sont Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Dick Rivers, c'est ce dernier qui est le grand perdant. Passons sur le titre d'idole pour beauf de Johnny, quoique le type est dans une grosse vague "Hipster" complètement incompréhensible, et penchons-nous sur l'homme de la dernière séance. Eddy Mitchell jouit d'un statut assez atypique, à la fois médiatique et apprécié du grand public, sans trop s'approcher des plateaux télés, un peu à la manière de Hubert Felix Thiefaine ou de Jacques Higelin. Et quand celui-ci prend sa retraite, c'est en toute discrétion, sans trop de tapage, un homme sympathique qui fait ses adieux au show-biz. Mais le personnage de Dick est autrement plus difficile à cerner, à la fois grotesque et magnifique, humble et prétentieux, lorgnant de plus en plus vers Johnny Cash et les grands espaces américains, mais restant désespérément Niçois. L'homme a beau jeu d'aligner des albums de grande tenue, il restera l'éternel troisième larron.
Le morceau-titre ouvre l'album avec une histoire de pacte avec le diable. Toujours la même rengaine depuis Robert Johnson, même si ici une voie de garage remplace le fameux croisement. "L'hommage sans âge", le diable, tout ça, ce n'est qu'une immense parabole du regret. "Sur le toit du monde" se déroule lentement, la voix est intense, chargée d'une étrange tristesse. Et puis il y a ce refrain sublime, une phrase qui résume tout, "Il m'en aura fallu des gens, pour être seul", de quoi laisser rouler quelques larmes. Histoire d'évasion, d'enfermement, "Les Braves" me fait penser à "The Birdman Of Alcatraz", magnifique! La tension monte, "Mon homme" ou le fantôme du père, sommes-nous condamnés à n'être qu'un miroir déformant de nos aînés? Toujours ce même poids de la culpabilité, qu'il soit réel ou imaginaire. Avec "Je reviens" sonne l'heure du bilan, un inventaire de sentiments, combien de vies dans une vie? L'album se termine comme il a débuté, entre regret et douceur, contentement et douleur. "Gagner l'horizon" est une des ces chansons magnifiques qui vous happe, tord vos tripes, presse votre coeur et vous laisse face à vous-même, en plein questionnement.
"L'homme sans âge" est un grand album de rock français proche de l'ambiance de "Bleu pétrole" de Bashung.
Complètement d'accord avec toi.. ce disque est un grand Dick.. comme le nouveau d'ailleurs ... j'adore "Le mauvais joueur". Il me fait penser un peu et dans les grandes lignes..aux derniers disques de Johnny Cash. D'ailleurs Dick devrait faire du vieux country alternatif folk crasseux poignant du bide.
RépondreSupprimerBon, juste..c'est pas souvent, j'chu pas d'accord avec toi :D L Johnny/M est le meilleur disk de Jojo depuis Johnny/Berger. La M tout seul, bof, Johnny depuis qq décennie very bof.. mais la rencontre est parfaite. Jojo il lui faut du blues comme sait faire le M mais qu'il n'arrive pas à incarner à cause de sa posture de clown à la voix merdeuse.
Allez..un Dick pour la soirée ?? j'en suis.
(il savait ce que voulais dire son pseudo quand il l'a créé ?? :O)
Je supporte pas Johnny, mais M j'aime bien, le dernier est Bof et je ne l’achèterai pas, mais le type a sorti 2 albums géniaux en début de carrière. Du Funk grotesque et cartoon de premier ordre. Je ne vois pas le blues en Jojo, chez les frenchouilles dans le genre je préfère dérivé chez Paul Personne. L'album M/Johnny est risible, les textes mon dieux! Quelques belles envolées guitaristiques ok, et encore. Bon Passons.
SupprimerCe disque est grand. Un "Bite Rivières" grand cru, meilleur que l'album précédent qui était plus aléatoire, valse d'auteur oblige. D'ailleurs il y avait M dessus, "Ma Chanson de l'été".
Je voyais en Johnny/M ce qu'il manque à Johnny et ce qu'il manque à M..."guitar hero" par exmple.. "Tanagra me gonfle par M.. par Johnny c'est très au dessus :DD
SupprimerMais bon, le pire c'est que je supporte pas Jojo non plus.
Je vais approfondir sérieux cette rivière de bites :DD;... Merci mister T (pas mal la compile Mister D) pour ce rappel au talents.
C'est pas vrai... Après Joe Dassin, Dick. Tu sais que je n'aime pas tout (je transpire d'effroi quand j'entend "Ode à Dick"), mais cet album-là... C'est autre chose! Belle chronique!
RépondreSupprimer"Ode A Dick" est sympa, une chanson blague, second degrés... Mickey 3d oblige.
SupprimerMais ce disque, quel pied! Un truc classe comme pas possible.
J'attaque... Et c'est bien sympa en première écoute, même si il me semble facile de défendre le Jojo national.
RépondreSupprimerMettons de côté que le cercle d'admirateur de Johnny est plus large;
Mais à l'écoute du Dick Rivers, j'ai quelques ambiances anglo saxonne qui me viennent d'emblée. Et Dick Rivers - à part la langie, n'apporte pas grand chose de personnel là où notre jojo place un timbre de voix unique qui continue à me faire frissonner.
Même si je ne suis pas dupe.
Johnny Haliday est un instrument qui donne envie de faire jouer.
Sinon, à part le physique, quoi de comparable avec Cash?
Sinon, sobriété (pas tout le temps "Les braves") et superbes arrangements.
Bizarrement je trouve la voix de Dick Rivers plus puissante en terme d'émotion que celle de Johnny. J'ai jamais accroché avec sa voix, ses intonations ou ses compositions. Nada!
SupprimerAlors que là, le Dick il envoi dans la nuance, toujours au bord de la fêlure. Voilà la touche perso!
Je peux comprendre. Mais Johnny c'est la puissance (Et ma moman est fan, alors)
SupprimerReconnais qu'en langue anglaise/américaine ses voix félurées tu en as à la pelle, pas que Cash.
Bien sur. Mais en langue française, ça ne court pas les rues. Du moins pas comme ça.
Supprimer