Cette chronique débarque avec beaucoup de retard, trop même! La vie est parfois/souvent faite de rendez-vous manqués, ou de hasard de calendrier. Toujours est-il que j'ai loupé le dernier breuvage du bon docteur vaudou. Ce n'est pas l'ignorance de sa parution qui est en cause, d'autant que d'illustres amis blogueurs m'ont en vanté les mérites à plusieurs reprises. Mais las, je suis passé à côté sans trop savoir pourquoi, sans doute la peur d'une déception à la hauteur de mes attentes démentes. Rien que le fait de savoir que Dan Auerbach des Black Keys est à la production ainsi qu'aux guitares me fait hérisser le poil (de plaisir)! Mais trêve de bavardage inutile, la Nouvelle-Orléans nous tend les bras.
Démarrage en trombe avec "Locked Down", comme dans un bon vieux polar des 70's. La chanson-titre est un gros funk bouillant bien typé avec la petite touche de vaudou qui va bien. Le docteur est de retour aux affaires et ça va saigner, sans doute y aura-t'il quelques obligatoires sacrifices de poulets. S'en suit un "Revolution" engagé porté par des cuivres incendiaires et une rythmique satanique... La température monte encore d'un cran ou deux! Par je ne sais quelles décoctions louches, le docteur nous fait ensuite voyager dans le temps; sans doute un subterfuge de vieux sorcier. Toujours est-il que son "Big Shot" est divinement roots. Plus loin, "Gateway" groove comme pas possible, de la pure soul poisseuse du bayou, un bain en compagnie des alligators. Avec "Eleggua", c'est le Night-tripper qui se rappelle à notre bon souvenir: soudain la pièce se remplit de fumée et, traversant les lourdes volutes, le jeune Malcolm John Rebennack Jr nous salue tel un songe du passé, mais pourtant si réel.
A plus de 70 ans, l'infatigable docteur nous livre un album juste démentiel. Un gumbo soul produit dans la poisse et pourtant si raffiné. Classe ultime!
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Hé oui une des belles surprises de 2012 ce retour du Doc. Sacré bon disque ! Outre les morceaux que tu as cités j'aime particulièrement You Lie, aux accents afro-beat, habité par le fantôme de Fela. Je cite ce titre mais je les aime tous. Ouais un sacré bon disque !
RépondreSupprimerIl possible de citer chaque titre de l'album, tant celui-ci est brûlant. Tu ne m'as pas menti!
SupprimerAh bin non, c'est pas dans mes habitudes de mentir :-)
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