dimanche 24 mars 2013

BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB - Specter At The Feast


Ce groupe souvent considéré comme des seconds couteaux, de bêtes suiveurs du Brian Jonstown Massacre m'a toujours fait vibrer, ne m'a jamais déçu. Qu'il envoie du gros bruit au travers de mes enceintes ou qu'il s'aventure sur des terrains moins chamboulés, le plaisir est toujours au rendez-vous. Et "Specter At The Feast", leur septième opus ne déroge pas à la règle. Je dirais même que comme ça à la première écoute, c'est peut-être leur meilleur album. Plus mature (mais ça ce n'est pas forcement un gage de qualité), plus varié et carrément plus stellaire, voire planant. Toujours ce psychédélisme sombre, mais qui lentement dérive vers la lumière. Sur le fil du rasoir, mais plus de l'autre côté du Styx comme c'était le cas sur le précédent et excellent "Beat The Devil's Tattoo". Les rebelles noirs du club de motocyclette défrichent de nouveaux terrains; si naguère la formation s'apparentait à une virée de Hell's Angels prêts à en découdre, aujourd'hui la ballade se veut plus paisible, un petit ride au soleil avec parfois une légère bourre histoire de faire parler la poudre. "Specter At The Feast", à la manière d'un vieux disque de Rockhab', alterne les morceaux rapides purement rock et les titres plus éthérés, pas forcément des ballades, mais des chansons plus aériennes et intenses. C'est avec cette deuxième catégorie de titres que l'album prend tout son sel, non pas que les morceaux plus piquants soient mauvais, loin de là, ils sont juste plus banals, mais dans le même temps nécessaires pour porter les ambiances vaporeuses vers des cimes difficiles à atteindre.

Les spectres vaporeux s'élèvent au-dessus de leurs tombeaux pour venir tutoyer la lumière du jour. Ces marcheurs du feu entament une longue procession malade vers l'infini. Après "Fire Walker", "Let's The Day Begin" tourne un peu plus la poignée de gaz, la rythmique est lourde, on retrouve le son des débuts. Mais déjà "Returning" s'offre à nous; un voyage climatisé sous un soleil de plomb. Un doux cocon enveloppant qui nous protège du monde. Le morceau se déploie comme les ailes d'un faucon qui s'envole vers des cieux plus bleus; comme si le temps lui-même disparaissait. "Hate The Taste", "Rival" et "Teenage Disease" forment un triptyque musclé et dansant dans la plus pure tradition de ce que nous propose BRMC depuis ses débuts. Sympa, mais pas transcendant non plus. Le final "Lose Yourself" est beau à pleurer, merveille de douceur, onirique et brumeux; tutoiement d'étoiles se laissant aspirer dans un grand trou noir émotionnel. Monter si haut nous fait soudain nous sentir cons lorsque le rideau se referme.

"Specter At The Feast" est un disque sublime. Rien à dire de plus.

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