samedi 12 janvier 2013

N°89 BABY GRAMPS AND HIS BACK SWAMP POTIONERS - Baptized On Swamp Water - 2006



Attention, voici un alcool frelaté fait maison qu'il est préférable de ne pas mettre entre toutes les mains, sous risque de delirium tremens. En effet, goûter à la potion du marécage noir, c'est risquer de choper un sort vaudou dans la minute, il y a quelque chose de pas naturel dans cette décoction. "Baptized On Swamp Water" est un vibrant hommage à la riche culture de la Nouvelle-Orléans. Le son est roots, le folk pratiqué par cette bande de joyeux barbus est hors du temps, brut et ancestral. Enfin, aussi ancestral que peut l'être la musique américaine...

"Night Bloomin' Jazzmen" installe l'ambiance, forcément marécageuse; le morceau se construit sous nos yeux, déployant peu à peu ses tentacules. La voix sonne comme du Tom Waits acide, effet garanti. Plus folk, "Magnolia Blossoms In The Breeze", bien que composé par Baby Gramps, semble appartenir depuis toujours au répertoire de la Nouvelle-Orléans; un traditionnel instantané en somme. Par la suite, les choses prennent une tournure plus bizarre, "Goblin Fruit" inquiète autant qu'il intrigue. Il y a de la magie noire là-dessous. Ce qui n'est pas sans rappeler le "Gris-Gris" d'un célèbre Docteur. Déjà bien embrumé, voilà que l'on nous tend une bouteille de "Bougainvillea Vine", comment résister? La vision se fait plus trouble, gare à ne pas tomber dans les crocs des alligators ou des zombies. Visiblement les sorciers se sont invités à la fête, d'étranges rituels se trament devant nos yeux hallucinés. S'en suit une série de trad' interprétée de façon boueuse, puis c'est l'apothéose, "Back Swamp Potioners", le dernier morceau achèvera de vous mettre en transe. La longue introduction quasi-méditative vous plongera dans un état second, avant que l'enchanteur ne donne de la voix. Le grand sorcier blanc vous enverra au plus profond du Bayou pour un rite initiatique. Oui, "Baptized On Swamp Water" est bien le cousin péquenot du premier album de Dr John, n'y voyez là rien d'insultant. Car le côté "clochard  céleste" du chanteur est un régal. C'est un peu comme si Dylan alors débarrassé de son encombrante aura allait enregistrer un disque sans aucun arrangement. The Real Stuff...


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2 commentaires:

  1. Hello Toorsch

    Tout va trop vite, ça poste de tous les côtés et j'ai du mal à suivre. Mais j'avais repéré ta chronique et j'avais envie de venir voir ici de quoi il retournait. Bien m'en a prit parce que voilà un disque vraiment alléchant. Bayou, marécage, magie noire, et référence au Docteur, tout ça sonne bon. Déjà que le nom du groupe fait envie.

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    1. C'est une oeuvre très spéciale, j'ai découvert ce mec sur le premier volume de la compil' Rogues Gallery!

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