Psychédélisme feutré, cool jusqu'au bout du médiator, traînant sa hargne alangui dans un brouillard blanc et enveloppant, volutes d'herbes montantes vers des cieux peu cléments, odeur de fleurs en flamme dans le matin narcotique. Bon j'arrête là l'onirisme à deux balles, je vire les oripeaux textuels vains pour vous causer d'un récent album un brin embrumé qui m'a littéralement mis sur le cul de part sa coolitude absolue et sa douceur faite de rage contenue. Un disque à la croisée des chemins, entre un Spacemen 3 et un Black Angels, le tout en moins frimeur!
"One More Time" s'échappe doucement des enceintes pour enfumer le cerveau d'un auditeur déjà acquis, son acoustique ossature charme comme une gracile danseuse. "See You There" plonge plus profond dans les tréfonds de la psyché, sombre et claustrophobique mais qui jamais ne sature. Chez les cramés de Psychic Ills on entraîne le quidam égaré dans un délire acide, mais toujours en douceur. Plus loin "Depot" durcit encore un peu plus le ton, mais qu'importe, le voyage peut bien être de plus en plus chaotique, il n'y a plus rien d'autre à faire que de se laisser aller, porté par cette vague incessante de musique mouvante. "FBI" se pose en échos déformé de "One More Time", structure aléatoire et visions absconses de neurones rongés par l'acide. Retour à la clarté estivale avec "City Sun", les couleurs sont à nouveau audibles et les sons visibles. "Western Metaphor" est un duel au soleil de deux cow-boys plus chargés qu'une armée de hippies ou de Jamaïcains bouffés par une chaleur tropicale. Les yeux sont rouges et la sueur coule le long de leurs fronts souillés par le sable dévorant, les vautours rôdent déjà, mais cette viande est contaminée! Fin de trip, "Drop Out", que ce voyage fut étrange, difficile de réellement émerger après cela! Le fantôme du 13th Floors Elevators période "Easter Everywhere" plane sur cette galette.
Soyons clair, "One Track Mind" ne réinvente pas le buvard de L.S.D, mais quel régal. Des disques psychés de cette trempe, il n'en tombe pas un tous les jours.
Hé! Ho! Je voulais m'en servir pour une prochain jeu... en souhaitant que personne n'avait mit les pattes sur le tuyau. Rien de neuf mais ça sonne un max.
RépondreSupprimerDésolé, mais j'utilise mon pouvoir divinatoire de manière dégueulasse.
SupprimerPlus sérieusement le disque est sévère, un tuyau comma ça, faut pas le laisser passer. Cela dit, rien ne t'empêche de l'utiliser. :-)
Bien embrumé, la version acide (?) et endormie des Happy Mondays qui carburaient davantage aux excitants... Et pourtant j'y ai entendu comme un air de famille...
RépondreSupprimerMerci de cette récréation
Pour moi, c'est pile le disque que j'ai envie d'écouter en ce moment. Entre deux albums des Roots et de Mos Def! Je songe sérieusement a faire une quinzaine hip-hop sur mon blog une fois le grand jeu terminé.
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