Comme son patronyme ne l'indique pas, DeVotchKa est une formation originaire du Colorado mais leur musique est mondiale. Un peu comme si un groupe est-européen était parti jouer en plein Death Valley et en été était revenu modifié, complètement hybride. DeVotchKa, c'est à la fois le froid de la Russie et le soleil de plomb d'un désert mexicain. Inspiration westerno-moriconnienne pour "The Enemy Guns" ou déferlement Klezmer avec "Such A Lovely Thing", le groupe s'aventure sur tous les terrains, même les plus glissants, et le plus souvent avec brio.
"You Love Me", le morceau d'ouverture est une carte postale sonore sud-américaine un peu passée, de laquelle émane un parfum à la fois suranné et rassurant. Sur une base simple et belle, le duo de voix s'envole littéralement dans une danse de voiles hypnotisante. Le morceau-titre est une évasion, doux songe éthéré d'un été climatisé, élévation au-dessus du monde commun pour enfin en saisir toute la beauté. Le chant semble suivre lui aussi le chemin des airs, comme un drap porté par le vent. Même si "How It Ends" fut trop utilisé dans les publicités ou les reportages foireux, le bonheur reste miraculeusement intact. Faites comme moi, éteignez votre téléviseur... Une fanfare mariachi d'un autre temps déboule sans avoir été convoquée, comme des fantômes folkloriques réveillés par la Santa Muerte, "We're Leaving" est aussi coloré que des Calaveras, ces petits crânes-offrandes mexicains. Un rapide tour du monde plus loin et nous voici en présence d'un orchestre Klezmer habité par le feu sacré, "Such A Lovely Thing" est un vertigineux grand huit fait de bric et de broc, ça brinquebale dans tous les sens, mais la barque tient bon.
"How It Ends" est un album en forme de carnet de voyage, un voyage halluciné et apaisé dans un monde qui n'existe pas vraiment...
Tiens je n'ai pas eu vent de cette reprise, faut que j'écoute ça! Cet album est très particulier je trouve, envoûtant...
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