mercredi 7 novembre 2012

NEIL YOUNG & CRAZY HORSE - Psychedelic Pill


"Premier rapport après ingestion de la pilule psychédélique du bon Dr Young".

C'est peu dire que l'homme reste productif, un disque de reprise en juin et un nouvel album de compositions inédites en octobre, le tout avec le Crazy Horse. De quoi affoler le fan! Certes "Americana" était sympathique, mais pas de quoi casser trois pattes... bref! Reste à espérer que le Loner sorte enfin l’artillerie lourde et qu'il fasse cravacher son Crazy Horse...

Lentement, le cheval engourdi sort de son box. Remisé depuis trop longtemps, épris de liberté. Les membres lourds, celui-ci s'élance au travers de la plaine infinie. De plus en plus rapide, de plus en plus fou. Ce vieux cheval fatigué redevient un pur-sang, un mustang indomptable, sauvage! Voilà ce qu'est "Driftin' Back", la folle cavale du Crazy Horse qui s’étend sur près d'une demi-heure. Ça commence folk puis très vite ça vire électrique, la rythmique est fiévreuse et les guitares sont plus lourdes que jamais. Faut-il être à la fois fou et salement talentueux pour pondre un tel machin en début de galette?  Juste après, "Psychedelic Pill" incite fortement à la consommation d'acides. Mais cette chanson n'est qu'une trêve, car ce qui suit est démentiel. "Ramada Inn" est une merveille, assurément l'un des tous meilleurs titres de Neil Young; oui Monsieur, parfaitement! Une invitation au voyage à la fois solaire et mélancolique. Le Crazy Horse est en totale liberté, laissant la mélodie se déployer d'elle-même, à son rythme. "Born In Ontario" sonne la fin du premier acte, c'est folk et craspouille, forcément sympa!

Les vieux amis, les souvenirs, la musique, tout ça se mélange. La nostalgie, forcément. "Twisted Road" convoque Dylan, Hank Williams et le Dead, c'est un morceau hommage; très dans l'ère du temps. Débarque ensuite l'étrangement pop "She's Always Dancing". Au départ rien ne semble s'imbriquer, puis à partir du deuxième couplet tout devient limpide; évident. Ce n'est certes pas le meilleur titre de l'album, mais il se défend bien. "For The Love Of Man" est un doux Gospel qui relâche enfin un peu la tension. C'est joliment troussé, avec de très beaux choeurs et une mélodie à toutes épreuves. Mais pour terminer en apothéose, le vieux Neil et sa bande se fendent d'un "Walk Like A Giant" juste démentiel. Les guitares sont rauques et la rythmique est d'une lourdeur à faire pâlir bon nombre de groupes de métal... Les géants arrivent et ils vont tout raser, pour mieux reconstruire évidemment.

"Psychedelic Pill" est un album sans concessions, hors formats, hors normes, gigantesque. C'est le disque que je n'attendais plus de la part de Neil Young. Son meilleur depuis "Ragged Glory"... je dirais même qu'il le dépasse d'une tête.

11 commentaires:

  1. J'approuve même si je suis mauvais juge, car je ne décolle pas du premier titre... Immense, OK un peu long mais immense!! Haaaa ce son

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    1. Ouais, ce son typique du Crazy Horse... Poussé encore plus loin sur ce disque. Libre.

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  2. Mouais j'ai lu d'autres commentaires enthousiastes d'auditeurs éblouis. Je ne l'ai pas encore testé personnellement mais j'y pense de plus en plus sérieusement. Mais bon, j'ai l'habitude d'écouter les Neil Young avec plusieurs années de retard, alors je me tâte. :-)

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  3. Va au troisième après Dev.. long aussi, trois accords et pof, dans les dents. C'est la fète mon T .. j'en démords pas..une tite dose tous les deux jours.
    Va falloir qu'on s'le fasse ce woodstock potos blog dans le larsarc avec la discographie de Neil !! :D

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  4. @till, Il est terrible le nouveau Young!!! Tu me donneras ton avis dans quelques années. :-)

    @ Va pour not' Woodstock... mais toute la disco de Neil, c'est pas un peu too much?!
    On risque fort de perdre des potes avec "Trans" ou "Re Actor"...

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    1. Hey mais Re Actor moi je l'aimais bien. C'est même le seul que j'avais acheté à l'époque, alors que j'étais plutôt dans le punk.

      Got mashed potatoes, ain't got no T-Bone

      Bon les années me sont comptées, je vais tester celui-ci plus rapidement.

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    2. Ah mais moi aussi je l'aime bien... Et même "Trans" je l'aime, d'ailleurs ce fut l'une de mes premières chronique ici même...

      "T-Bone" fallait oser pendent 9 minutes...

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  5. Bon sang, j'aime enfin Neil Young!! Je n'y croyais plus!!
    Bon, il ne s'agit que d'une chanson pour l'instant, Ramada Inn, mais le train est en marche, on va y arriver... Petit à petit, Neil Young fait son nid dans mon esprit...

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    1. Petit à petit, le bon goût fait son nid dans ton esprit :-)

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  6. Hey, je viens de l'écouter ce Neil Young avec des années d'avance sur mon planning. Et s'il y a effectivement du bon - d'ailleurs je ne l'aime jamais autant que quand il est électrique - les morceaux longs sont quand même très longs. Driftin' back aurait été formidable s'il avait duré 6 ou 7 mn, là ça dure, ça dure au-delà du raisonnable. Et que dire de cette dernière minute interminable, comme s'il avait fait le pari de durer plus que...Pareil avec un autre morceau dont le titre m'échappe.
    Mais quand même, c'est clair, c'est du bon. Il fut que je le réécoute un peu mieux.

    Par contre, j'ai finalement écouté Americana, je suis tombé dessus à la médiathèque, alors hop, chez bibi. Et bin c'est pas si mal ce disque. Et puis merde avec sa voix ça le fait. Je suis juste interloqué par la présence de God save the Queen qui me parait déplacée mais sinon j'aime bien.

    Allez en rentrant je me refais un coup de pillule psyché. Arff, la pochette est vilaine quand même.

    Till

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    1. Incroyable, tu as de l'avance, je n'attendais pas ton retour sur ce disque avant 2016! Oh oui ça dure, mais faut se laisser porter... Sinon par rapport à la présence de "God Save The Queen", je crois que c'est une version très ancienne y compris pour la mélodie, tout cela c'était avant la guerre bien sur...

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