mardi 20 novembre 2012

N°81 THE WARLOCKS - The Mirror Explodes - 2009


Il arrive parfois qu'un groupe change radicalement de style au cours de sa carrière, c'est exactement ce qu'ont fait les Warlocks. Ce gros changement est survenu, comme souvent, lors d'un bouleversement conséquent dans le line-up. Auparavant les Warlocks étaient d'honorables seconds couteaux issus de la scène "revival" du début des glorieuses années 2000. Des outsiders hautement plus recommandables que les très surfaits New-Yorkais des Strokes. Car plus psyché, plus heavy et avec une petite particularité: deux batteurs! Leur démentiel deuxième album, "Phoenix", a d'ailleurs connu un joli petit succès, grâce en partie au single "Hurricane Heart Attack". Un magma psychédélique de très haute tenue. Mais vers le milieu de la décennie, ce fut la débandade, le groupe explosa plus ou moins, avant de renaître de ses cendres, mais sous une autre forme, resserrée autour de son leader Bobby Hecksher. Exit le gros son typé 70's, place à la noirceur Noisy. Le premier disque des Warlocks 2.0 sera "Heavy Deavy Skull Lover", un monolithe noir, une oeuvre abyssale, toujours à la frontière du Post-rock. Cet album délabré désappointera bon nombre de fans, mais force est de constater qu'avec ce dernier, les Warlocks passent dans une toute autre dimension. La chose est grandiose, elle vous happe vers la nuit tel le Kraken vers le fond de l'océan. Ce qui nous amène enfin à "The Mirror Explodes", dans la même veine que son illustre aîné, mais nettement plus accessible et mieux produit, bien qu'un peu moins dense.

"Red Camera", obsession psyché noir, jumeau glauque d'une composition des Black Angels. Une ouverture oppressante, qui fera déjà le tri parmi les auditeurs, on n'est pas là pour se marrer, c'est sûr. Et ce n'est pas "The Midnight Sun" qui amènera de la légèreté, car le groupe prend un malin plaisir à alourdir toujours plus l'ambiance. Après un début de chanson laissant entrevoir un peu de lumière, les choses s'assombrissent rapidement sous une tempête de guitares saturées. Le rythme quasi méditatif de "Slowly Disappearing" nous ferait presque planer sans substances, alors avec, c'est le (bad) trip assuré... Enfin un peu de douceur, si je puis dire, avec "There Is A Formula To Your Dispair", un morceau d'une beauté miraculeuse. Tout en retenue, d'une telle simplicité mais d'une intensité folle! Pour tout dire, c'est l'une de mes chansons préférées. Placé juste après, "Standing Between The Lovers Of Hell" c'est l'opposé, tout en muscles; allant crescendo jusqu'à l'apocalypse finale, du grand art!  "You Make Me Wait" nous replonge dans un climat psychédélique assez chargé et sombre, mais paradoxalement plutôt léger. Comme quoi, il n'est pas impossible de faire voler un Zeppelin de plomb. L'instrumental "Frequency Meltdown" renvoie directement aux grandes heures de Neu!, le même aspect répétitif doublé d'une absence totale de compromis. L’album finit sa course folle avec un dernier titre plus paisible et lumineux, "Static Eyes" ou comment finir sur un coup de génie!

Globalement, la deuxième monture des Warlocks n'a pas eu de critiques franchement positives, ce qui est simplement hallucinant (ou une preuve de mauvais goût)!

5 commentaires:

  1. Hello Toorsch,
    Désolé, ces dernières semaines, le CMD m'a mangé tout mon temps, et je n'ai pas eu un instant pour venir commenter chez toi. Je me suis régalé avec ta chronique de ce groupe très injustement sous estimé comme tu le fais si bien remarquer.
    Jimmy
    P.S. : les fans du Velvet sauront apprécier le nom du groupe.

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    1. Pertinente remarque. Je sais bien que tu es overbooké, entre le disque exquis, le JB mental et tout... d'ailleurs j'ai un peu négligé les potes ces derniers temps moi aussi.

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  2. L'abandon du Psyché m'avait déjà un dérouté et même détourné ... Je peux en retrouver le chemin via ta chronique, hop, commandé en médiathèque et ensuite on verra, en attendant je me fais un petit Psyché de quand je les aimais.
    Marrant ta comparaison peu flatteuse (un peu injuste) avec les STrokes, qui avaient peut-être un son plus "clair"?

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    1. Pas un abandon total, rassure toi... ça n’enlève rien au talent des Strokes, mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Le premier album était terrible, "Room On Fire" était encore très bon, après c'est la lente dégringolade... un peu comme Oasis, tiens.

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  3. "La chose est grandiose, elle vous happe vers la nuit tel le Kraken vers le fond de l'océan."
    Haha j'aime!!!

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