mercredi 1 février 2012

N°60 QUEEN – Jazz – 1978


« Jazz » est un album important dans la carrière de Queen, c’est celui qui clôture ce que l’on pourrait appeler la première période du groupe. Car la bande de Freddy Mercury va complètement changer de son dans les années 80. Au fur et à mesure, Queen va s’éloigner de ce style mélangeant Opéra et Rock, qui fit les grandes heures de "A Night At The Opera", pour s’orienter vers quelque chose de plus commercial et synthétique, pour le meilleur, "Another One Bites The Dust", comme pour le pire  avec "Radio Gaga".  "Jazz" est une sorte de patchwork assemblant tous les styles abordés par le groupe au cours des précédents albums. Alors forcément, ce septième opus manque un peu d’homogénéité, mais la qualité des chansons est au rendez-vous. Cet album est assez spécial, c'est celui d’un groupe qui arrive au bout de sa formule, et qui se prépare pour la grande métamorphose.

L’album débute avec une curiosité arabisante, l’improbable "Mustapha" qui laisse s’échapper un Freddy Mercury en roue libre. Ce n’est pas le plus grand titre de Queen, mais c’est une ouverture franchement osée, car très déroutante. Débarque ensuite le country-rock infernal de "Fat Bottomed Girls", ici disponible dans une version longue qui laisse un peu plus s’exprimer la guitare de Brian May.  Sur cet album, c’est vraiment Freddy Mercury qui tire la couverture vers lui avec de superbes compositions. Il signe notamment les tubes "Bicycle Race" et "Don’t Stop Me Now". Ce dernier est sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux jamais enregistrés par le groupe. Et que dire de "Dreamer’s Ball" que May semble avoir composé spécialement pour Mercury ; tout y est, la superbe mélodie et la voix qui est juste à tomber... Comme sur tous les albums de Queen il y a quelques déchets, ici c'est "Fun It", sorte de Funk lourdaud et synthétique annonciateur des horreurs à venir.

L’intégralité de l’œuvre de Queen, « Jazz » y compris fut réédité en 2011. La nouvelle remasterisation offre plus de dynamisme à l’ensemble, le son parait plus massif bien qu’un peu compressé, surtout dans les aigus. Cette nouvelle version est tout de même plus recommandable que les précédentes éditions c.d.

4 commentaires:

  1. Plutôt que de faire de longs discours pour marquer mon désaccord avec ta chronique, je joins celle que j'ai moi-même écrite:
    "Les seventies arrivent à leur terme, Queen est désormais une formation reconnue, adulée par les masses et haïe par la presse. Un an plus tôt, News of the World et ses deux singles absolus a définitivement imposé la Reine comme une valeur sûre et un des rares dinosaures à avoir survécu (et même gagné des "parts de marché") à l'explosion punk.

    Jazz arrive bien vite (trop vite ?) et, si on y retrouve quelques moments de bravoure (Mustapha, Bicycle Race, Fat Bottomed Girls et évidemment Don't Stop Me Now), c'est un groupe relativement moins inspiré qui s'y présente. Pas que If You Can't Beat Them, Let Me Entertain You ou Dead on Time soient de mauvaises chansons, notez-bien. Ce sont des rockers compétents qui s'écoutent sans réel déplaisir ou ennui mais n'arrivent simplement pas à égaler les performances passées de Mercury, May & Co en la matière. Le reste de l'album est à l'avenant. Queen sont à n'en pas douter de grands professionnels qui savent trousser une chanson mais sont, simplement, dans une phase où l'inspiration n'est plus autant au rendez-vous. Ceci dit, un Queen en mode mineur reste suffisamment réjouissant pour qu'on s'y attarde comme le prouve, par exemple, le petit blues laid-back de May (chanté par Mercury), Dreamer's Ball.

    Autre constatation, Mercury truste ici quasiment tout le chant (ou plutôt relègue ses amis vers la fin de l'album) ce qui contribue probablement à créer le sentiment de (relative) monotonie de l'ensemble. Dingue, on en viendrait presque à regretter la voix Daffy-Duckienne de Taylor si elle n'intervenait sur le sympathique mais pas inoubliable disco-rock Fun It et le dispensable More of That Jazz ou les époumonements de May (relativement en berne sur le correct mais mollasson Leaving Home Is Easy).

    Attention, que cette chronique en demi-teinte ne vous dissuade pas de jeter une oreille (et même les deux) sur ce Jazz qui, avec quelques bonus supplémentaires (dont un Don't Stop Me Now avec des parties de guitare inédites), surnage tout de même loin au dessus de la mêlée des laborieux. Juste que Queen nous avait habitué à mieux... Et y reviendra ! Et puis, comme on dit, qui aime bien châtie bien et j'aime BEAUCOUP Queen. "

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  2. Je comprend toi point de vue, mais j'ai une affection particulière pour "Jazz" que je trouve meilleur que "News Of The World". Peut-être justement car Mercury trust le chant...

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  3. Absolument pas influencé par Toorsch et comme lui je le préfère et de loin à NEWS OF THE WORLD.
    Dont je ne raffole pas des titres tubesques, pour ce coup là, et c'est rare, j'étais à contre courant du gout général.
    Et pour les titres de "NEWS.." que j'aime bien comme "Spread your wings.." j'ai en face un "Don't Stop me now" qui avec "Vincero" de Puccini est un de mes titres nécessaires pour me donner une grosse pêche, le "Don't " c'est l'aboutissement entamé avec "Somebody to love " et le "Spread..." bien dans mon gout de la chanson pop énergique.
    Avec "Bicycle" je retrouve un truc un peu barré/baroque presque aussi bon que les grands SPARKS
    etc... (devant est paresseux)
    Et puis dans la pochette vinyle, 237 filles nues, ce qui équivalait à l'époque à 48 numéros de LUI ou PENTHOUSE et nettement moins encombrant!!!
    ;-)

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  4. Ce qui est bien, c'est que grâce à Mister Moods, nous avons droit à une deuxième chronique en forme d'avis divergeant, merci! J'aime ça, un blog qui vit.

    @ Devant,
    Comme toi, les tubes de News Of The World, sans être mauvais, ne m'affole pas plus que cela. Queen dans sa première période reste quoi qu'on en dise un putain de groupe.

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