mercredi 18 septembre 2013

N°122 - THE BEATLES - Magical Mystery Tour - 1967


Dans son format long-jeu, ce disque n'est pas à proprement parler un véritable album des scarabattements, mais plutôt une compilation réalisée pour le marché américain qui comprend le double EP de six titres du même nom, ainsi que cinq autres morceaux publiés en 45 tours à la même période. Et très franchement, tout est bon! Pour une fois Capitol, la maison de disque ricaine du groupe, n'a pas commis de massacre, comme ce fut le cas jusqu'alors. En ajoutant ces chansons (toutes formidables, j'insiste sur ce point) parues uniquement en single, elle obtient au final un album cohérent qui soutient sans mal la comparaison avec son récent aîné, Sgt Pepper. Cette oeuvre bâtarde, ce Frankenstein sauce Beatles, est devenue la norme lors des nombreuses rééditions en compact ou vinyle, à tel point que l'on peut sans mal l'inclure à la discographie anglaise du groupe. Ah oui, dans sa forme originelle, Magical Mystery Tour est la bande-son du moyen-métrage du même nom. Le film sera un échec cuisant, la première vraie foirade des Beatles après plusieurs années passées en état de grâce. In fact, ce délire psychédélique n'est pas si mauvais, juste en roue libre, l'absence totale de scénario est toutefois compensée par quelques beaux moments.

Novembre 1967, Paul est mort depuis un an environ dans un tragique accident de la route. Les Beatles sont en deuil, mais décident d'engager un sosie du bassiste pour son remplacement Assez drôlement, ce sosie est encore en vie aujourd'hui, il continue de produire des albums de qualité et risque bien d'être le seul rescapé de la bande. Mais je ne vous apprends rien, chaque amateur un tant soit peu éclairé connait cette histoire. Nous ne sommes pas dupes messieurs les comploteurs! Blague à part, Magical Mystery Tour est un de mes albums favoris des scarabées, il clôt de bien belle manière la période psyché du groupe. 

Départ immédiat, on grimpe dans le bus bariolé pour un tour apte à défoncer les portes de la perception à grand renfort d'acide. Le morceau-titre est une annonce, un peu à la manière de celles en début et fin de Sgt Pepper. Évidente filiation. Plus éthérée, "The Fool On The Hill" est une ballade British d'une classe insensée, du McCartney pur jus (il est pas mort lui?). Déboule ensuite "Flying", un instrumental brinquebalant et psychédélique qui porte plutôt bien son nom, un condensé de son époque, planant et parfaitement maîtrisé. Écrite par George Harrison, "Blue Jay Way" est une pièce psyché inquiétante, une drôle de plongée dans le brouillard de Los Angeles. "I Am The Walrus" est la seule participation au niveau de l'écriture de John Lennon sur le EP originel, et quelle participation mes amis, c'est simple, ce morceau est le climax de ce fameux extended play. Le texte n'a pas de réel sens, c'est un collage cryptique qui donnera naissance aux interprétations les plus folles. "Penny Lane" et "Strawberry Fields Forever" étaient originellement des 45 tours issus des sessions de Sgt Pepper, mais absents de ce dernier. Deux chansons sur l'enfance, deux visions opposées, celle de John et celle de Paul, deux classiques absolument bouleversants. L'aventure prend fin avec "All You Need Is Love", la plaidoirie universelle pour la paix et l'amour qu'on ne présente plus.

Après cela, rien de sera plus jamais comme avant, l'album blanc naîtra dans la déchirure et l'amertume, sans même parler de l’avorté puis ressuscité Let It Be. Seul Abbey Road, le chant du cygne des quatre garçons plus tout à fait dans le vent, semble échapper à la malédiction. Un adieu digne, quelque peu terni toutefois par les piques à venir, mais après tout, ce ne sont finalement que des querelles imbéciles et les Beatles demeurent insurpassables.   

8 commentaires:

  1. Yes mon T...
    Je sais pas si t'as vu le film (45min), mais faut vraiment être sévèrement accrocher ou déglingué pour le trouver "bon". N'empèche, avec toutes les rééditions, il est ressortui en 2012, avec dedans le double 45T d'origine, le DVD, le CD et d'autres objets. Avec le gros recul que nous avons, le film devient plus "interressant", comme un documentaire.
    Bah je suis tout d'accord avec ce que tu dis :D
    Avec le post "the fool on the hill", il est resté collé sur la platine en repeat .

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    1. Yes j'ai vu, c'est nippon, ni mauvais...

      Donne envie cette réédition, hein?

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    2. bof... enfin oui, mais 79 e, c'est pas possible !! je visionne tjrs ma VHF :C... mais je bave sur le 45T ..

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    3. J'ai vu une fois dans une brocante, 10 euros, pochette un peu bouffée. Mais j'ai préféré choisir pour un peu mon cher, le pressage français de Trans Europe Express de Kraftwerk, avec les mannequins dessus...

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    4. Euh, j'ai vu le double 45, pas la réédition a ce prix... soyons clair.

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  2. Je me suis envoyé la dernière réédition sans rechigné et me suis régalé. Merci pour ta chronique.

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  3. Chaque retour sur platine d'un album des Beatles reste un rare moment de plaisir.
    Rien de curieux à tout cela.
    Juste le réalisme qui fait toujours constater qu'ils étaient simplement (et restent) au dessus de tout.
    C'est pourtant simple !...
    Ouh la belle chronique que voilà et que je me suis régalé à lire...

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  4. @ Jimmy, j'ai aussi la dernière réédition, avec un jolie livret comprenant la bd qui était dans le EP. Il faisait partie de ma large sélection lors de ces fameuses réédition.

    @ PG, c'est pas faux. Merci pour ton compliment (ça fait toujours plaisir, on ne va pas se mentir), je me suis régalé à l'écrire.

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