vendredi 19 octobre 2012

N°72 THE CRAMPS - Psychedelic Jungle - 1981


"La saison de l'horreur commence, les Zombies sortent de la terre, les lycanthropes hurlent sous la pleine lune et les vampires plantent leurs crocs dans nos cous alléchants. La nuit de la Samain approche, avec ses sacrifices et ses dieux en colère" Bientôt Halloween, quoi!

"Psychedelic Jungle" est le second long-jeu des Cramps. Si, sur la forme, l'album semble décliner la formule initiée avec "Gravest Hits" et "Songs The Lord Taught Us", sur le fond, il est diamétralement opposé. On a souvent tendance à croire que le groupe de Poison Ivy et Lux Interior a toujours refait le même album, un peu à la manière des Ramones, mais dans les deux cas ceci est totalement faux. Les incessants changements de personnel au sein du groupe ont toujours façonné leur son. Ainsi, en claquant la porte, Bryan Gregory, le premier guitariste, emporte avec lui la furia bruitiste des débuts. Du coup, "Psychedelic Jungle" est plus calme, il porte à vrai dire assez bien son titre, sans pour autant partir dans des délires lysergiques. Assez paradoxalement, malgré un petit côté vaguement psyché, sur cet album les Cramps épurent au maximum. L'ossature des morceaux est visible à chaque instant, mais ceux-ci ne sont évidemment jamais rachitiques.

Départ pour la jungle pschédélique avec le bien nommé "Greenfuz", un morceau lourd porté par une rythmique solide et des guitares fuzz noyées sous la voix cinglée de Lux Interior; du Cramps pur jus. Ensuite, "Goo Goo Muck" et "Rockin Bones" poussent la formule psychobilly dans sa forme la plus primaire. Le groupe se dénude, ose la limpidité. Parfois le tempo accélère dangereusement, dans ce cas là, les Cramps semblent être un Hot Rod incontrôlable lancé à vive allure sur une route sinueuse. Frisson garanti, putain de "Crusher", ce morceau rend fou! "Psychedelic Jungle" alterne reprises et compositions personnelles, mais à l'écoute il est bien difficile de savoir qui est qui, tant le disque est homogène. Petit détour africain avec "Jungle Hop", Afrique cannibale, Afrique de tous les fantasmes, celle des vieux comics horrifiques et des nouvelles frissonnantes des 50's. Une dernière question pour la fin: Que se passe t'il derrière la porte verte? La copulation sans doute, enfin un peu de sexe! La tension sexuelle étant toujours à son comble, la faute à Poison Ivy et ses poses de Pin-up diabolique. Toujours est t'il que "Green Door" est une merveille, un sommet assez méconnu des Cramps. L'ultime sucrerie empoisonnée de "Psychedelic Jungle", peut-être le meilleur album du groupe...

En fait, des Cramps, j'aime tout, même le moins bon, et selon les (mes) périodes, le moins bon devient le meilleur et inversement... Ce n'est pas très clair, mais c'est ainsi.

7 commentaires:

  1. Rien à ajouter. Si ce n'est que c'est le groupe que je n'ai pas été voir sur scène. Ce n'est pas le seul, mais celui là j'aurai du et pu...
    Merde le moindre youtube, la moindre scène - même TV - donne l'occasion de découvrir un show, un climat...
    Même en CD, je ne sais pas si il y a un enregistrement à la hauteur.
    Si j'ai l'occasion, chez moi, je me le referai en te relisant.
    l'air de rien, comme PascalGeorges (& MAGIC) indiquer des titres avec l'humeur qui s'y colle est un chouette moyen d'isoler un ou deux titres

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    1. Une furie en live, le mauvais goût dans toutes sa splendeur, toute sa classe. Un groupe sorti du chaos pour le faire régner. De témoignage live d'eux, je n'ai que "Smell Of Female" un petit disque très sympa!

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    2. Je l'ai sans avoir fait attention que c'était en public... Haaaa les téléchargeurs fous sont bien punis ;-)

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  2. Ok en live "Smell of Female" rend bien compte de ce que c'était. Moi j'aime surtout la période Bryan Gregory en gros les 3 premiers albums... après j'ai lâché parce que la formule s'était émoussée... ça reste quand même un groupe à part.

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  3. Hi Toorsch

    Un disque essentiel, au même titre d'ailleurs que Songs the Lord taught us ou Gravest Hits. En fait comme toi j'aime tout des Cramps même le moins bon.

    Concernant l'ambiance live, outre le Smell of female, il y a le dvd du concert Live at Napa Mental Hospital. Ca ne vaut évidemment pas une présence réelle dans un concert qu'on ne verra plus jamais, mais ça a l'avantage d'ajouter des images à un album live et de voir la folie Intérieure qui habitait Lux.
    J'ai aussi un autre live (double je crois) dont j'ai oublié le titre. Je pourrais retrouver ça si ça vous intéresse.

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  4. @Fracas 64, je sais pas je suis sourd :-), mais je n'ai jamais trouvé que le groupe s'était émoussée. J'avoue même une préférence pour le tout dernier "Fiend Of Dope Island"...

    @Till, quantité de live en image ou uniquement sonore, sont dispo sur le marché (plus ou moins légal). Quantité de Bootleg, bon comme d'hab, c'est la roulette russe côté son!

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  5. Celui-ci reste mon petit chouchou!
    Le plus difficile en concert était d'essayer de détacher les yeux de Miss Ivy pour se concentrer un peu sur son homme!
    Jimmy

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