vendredi 14 février 2014

LE SOAP ÉTHYLIQUE - Pour la beauté des restes IV

Bordel de cul. J'avais une nouvelle fois piqué un roupillon. Je ne sais pas de quoi était fait leur cocktail, mais une chose était sûre, ce n'était pas de la petite bière. Je décollais régulièrement vers la lune tel Amstrong prisonnier d'une boucle temporelle. Il fallait cependant que je trouve vite un plan, sinon l'abominable docteur Tergal allait me vendre en pièces détachées à l'étranger, et cela ne me plaisait que moyennement. Dans la salle du bar, il y avait beaucoup d'agitation, je pouvais entendre le Jukebox cracher à plein volume "Le lundi au soleil" de Claude François, nul doute que le Pernophage traînait dans le secteur... Ce qui me laissait supposer que la livraison allait bientôt commencer, je devais profiter de tout ce tohu-bohu pour me carapater en douce. Mais la chose semblait impossible, les sangles étaient bien trop serrées, je pouvais tout juste bouger la tête... Je devais me rendre à l'évidence, j'étais fait comme un rat! Soudain, des pas lourds se firent entendre dans le couloir, mon palpitant se mit à battre de plus belle, ce diable de Tergal allait sans doute passer à l'action! Bingo, le voilà qui débarquait dans l'arrière-boutique avec tout l'attirail du parfait petit découpeur, et cerise sur le gâteau, le bougre ne se pointait pas seul. Il était accompagné d'un certain El Boxon, une armoire à glace d'au moins cent-trente kilos. Le type ne semblait pas bien vif, mais sa simple présence bloquait ma seule issue de secours. Les choses ne se présentaient décidément pas sous les meilleurs auspices. Pendant que Tergal faisait l'inventaire de sa boite à malice, le patibulaire El Boxon ne me lâchait pas du regard, au moindre de mes mouvements il émettait un son plus proche du râle que du dialecte construit, amplement suffisant cela dit pour me dissuader de toute initiative. Tandis que Claude François glapissait son "Magnolia Forever", j'allais passer l'arme à gauche. Jusqu'au bout, la vie ne m'aura pas fait de cadeau.

Je m'étais résigné à l'idée d'aller serrer la pince du grand Patriarche quand le gros El Boxon tomba au sol comme une mouche. Tergal eut à peine le temps de se retourner vers le colosse que lui aussi percuta la terre ferme. Tandis que mes deux ravisseurs avaient plongé dans un profond sommeil, je vis entrer un gonze et une souris, tous deux vêtus comme des bridés pratiquant le karaté.

" Salut, toujours en vie? Je m'appelle Pill. Elle, c'est La Petite boîte à pilules.
- On sait qui tu es Torche, nous sommes des stups...
- Ouais, et tu nous as foutu deux ans de boulot en l'air avec tes conneries, deux ans d'infiltrations réduites à néant", surenchérit Pill sur un ton qui peinait à cacher son agacement. 
" Désolé les gars, enfin je veux dire...
- Te fatigue pas, avec La Petite boîte, on est venus pour te tirer de là. Mais prépare-toi, car il va y avoir du grabuge. Ce soir, on rase tout!"
Le remue-ménage ne me faisait pas peur, cependant j'allais devoir combattre en slip et bottines, car je n'avais aucun moyen de remettre la main sur mes vêtements. Jimmy Kiss Kool les avait sans doute trouvés à son goût, la charogne!
" Une seconde les athlètes, l'un de vous a-t'il un talki? Va falloir que j'appelle du renfort!"
Pill me tendit sa radio pour que je puisse contacter mon boss.
" Un, deux, un, deux, Torche à Fracassé 62, je répète Torche à Fracassé 62..." La radio émit un léger crépitement puis une réponse se fit entendre.
" Fracassé 62, je vous reçois, qu'y a t'il Torche? Où êtes-vous, foutredieu? A vous.
- Je suis dans de sales draps, il faut m'envoyer du renfort au Club des buveurs de pintes! Il va y avoir bisbille. A vous.
- Bien reçu, je vous envoie les Siamois! A vous.
- Mais enfin chef, c'est du suicide, ils ne sont pas... 
- C'est ça ou rien! A vous!" conclut-il de ce ton cassant qui le caractérisait.
" Très bien, mais dans ce cas, je ne réponds plus de rien..."

LA SUITE AU PROCHAIN EPISODE?

12 commentaires:

  1. J'aime la tournure que ça prend ;) RDV demain même heure donc !
    Bravo à toi, sans faute jusque là ;)

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  2. La Petite boîte à pilules... J'adore. :D

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  3. 'tain, il va me tuer à coup de Clo-Clo: la torture suprême!

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  4. Cet acharnement autour de Clo-Clo traduirait-il une passion inavouable chez Toorsh =) ?
    Toujours aussi bon en tout cas, on s'y habitue à savourer ça au petit matin.

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    1. J'avoue tout, les nuit de pleines j'enfile mon costume à paillettes et je chante seul, "Je suis le mal aimé..."

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  5. Enfin ça va bastonner !!!!!
    C'est tarentinesque !!!!!

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  6. Le final arrive à minuit, pas de quartier!!!!

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  7. Cloclo..ty vas fort !!! quelle bande de baltringues :D

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  8. Toujours au top! Bravo pour tous les noms....:)

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  9. @ Charlu, yes C Man des hommes de peu de goût...

    @ Chris, d'autres débarqueront pour le final... (teaser)

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