lundi 1 juillet 2013

N°105 - THE WHO - A Quick One - 1966


Lequel des qui? C'est toujours la même affaire lorsqu'on s'attaque à un groupe-monument. Quel album choisir, que dire de plus que ce qui a déjà été dit? Dans ce cas, en règle générale j'évite de parler du disque "culte" et je frappe juste à côté, sur le petit frère famélique mais néanmoins important et même parfois supérieur. C'est précisément cette méthode de travail qui m'a conduit dans les bras de "A Quick One". Un album hybride coincé entre "My Generation", un premier essai majestueux, et "Sell Out" que je considère comme le meilleur des Who. "A Quick One" est une hydre, une oeuvre multiple, une collision d'individualités qui donne le meilleur; l'un de ces paris suicidaires que seuls les braves osent tenter. 

Commençons par la pochette, assez troublante, car là où celle de "My Generation" exposait fièrement quatre mods prêts à en découdre bien drapés dans leur Union Jack (du moins pour Entwistle et sa superbe veste), celle-ci nous offre un canevas psyché assez vilain qui préfigure "Yellow Submarine". Un revirement esthétique qui n'augure rien de bon, et pourtant ce "petit coup vite fait" est une franche réussite, aussi bien lors de ces moments de pure-pop que dans ces folies Monty-Pythonesque.

Dans la grande tradition British, "Run Run Run" défouraille sec avec sa grosse guitare et sa rythmique endiablée, en prime Daltrey n'en fait pas encore des tonnes. Déboule ensuite "Boris The Spider", une folie drivée par la basse lourde d'Entwistle; les coeurs sont juste exquis et divinement drôles. Ce qui est marquant avec les Who "première époque" c'est la faculté qu'avait le groupe de conserver un charme très anglais malgré une lourdeur peu commune, un véritable numéro de funambule musical. Avec "Cobwebs And Strange" la fanfare déglinguée s'envole vers la lune; non-sens assumé et folie pure. "A Quick One, While He's Away" l’inénarrable final préfigure déjà tous les opéra-rock à venir, la fraîcheur en plus, le melon en moins. Condensé d'une époque, neuf minutes de grâce. Ultime synthèse. 

De par son hétérogénéité "A Quick One" n'est pas le disque des Who qui entrera dans l'histoire, mais celui-ci est bien plus digeste qu'un "Tommy" et finalement un plus agréable compagnon de route que "Who's Next".

Lien Spotify 

6 commentaires:

  1. Merci pour ce belle chronique. Personnellement, mon favoris demeure le premier, mais je m'en voudrais de n'en posséder qu'un seul!
    Félicitation pour la nouvelle présentation du blog, j'aime beaucoup.

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    1. Merci, je préfère aussi finalement, la présentation dynamique, bien que plus moderne et trop lourde.

      Sinon, oui le premier est meilleur de même que "Sell Out", après j'aime moins... Mais celui-ci est barré, chacun compose et écrit pour des royalties... Un disque bancal mais super sympa!!!

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  2. Ha ha ha ne serait ce que pour "Cobwebs And Strange"
    Pour le reste il me reste à découvrir les post Tommy.
    J'ai connu le premier il y a quelques années.
    En fait ma chance, c'est comme les Stones et leur "It's Only Rock & Roll", je les rencontre avec QUADROPHENIA que j’aimais bien, alors tu penses en remontant le temps de leur disco.. Car après ça se gâte.
    Et puis il y a les live... seigneur, les WHO sur scène!!

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    1. Je suis d'accord, ça ce gâte assez rapidement après. Pour tout dire j'aime vraiment les trois premiers album, j'aime assez Tommy et Who's Next et le Live At The Leeds c'est de la folie pure.

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  3. Hello.
    Sell Out et Live At Leeds uber alles, tout à fait d'accord avec ta belle chronique j'aurais juste flambé un peu plus fort Tommy que je n'aime pas…
    Et Quadrophenia : comme Devant pour moi.
    EWG

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    1. Je n'irai pas jusqu'à frapper fort sur "Tommy", il est déjà bien handicapé comme çà!

      Des Who je retiens surtout (que?) les trois premiers et Leeds...

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