mardi 23 juillet 2013

L'art de la pochette

Peut-on envisager un chef-d'oeuvre musical sans un écrin à sa juste valeur? Certainement, car beaucoup de disques souffrent du symptôme "pochette à chier, mais disque génial", mais à ces derniers il manquera toujours un petit truc pour passer réellement à la postérité: une pochette identifiable, comme un drapeau, un étendard rock planté sur le désert lunaire qu'est notre cerveau. Il est vrai que l'art ancestral de la pochette est une discipline principalement imputable au vinyle. Un format qui permettait (et permet encore) les plus folles extravagances. On a tous en tête les jaquettes tendancieuses créées par Warhol pour les Stones ou le Velvet Underground. Mais le format 33 tours permet également de mettre en valeur le talent des illustrateurs ou des photographes. Le joyeux bordel de "Sgt Pepper" ou la magnifique photo floue de "Blonde On Blonde" perdent pas mal de leur substance en passant au format c.d. Mais ça, les petits gars du marketing l'ont bien compris, et depuis un certain temps (depuis le début du déclin de l'empire, en fait), ils multiplient les packaging audacieux, les versions deluxe bourgeoises dégueulant de goodies et de bonus souvent inutiles. La pochette en relief et "animée" de l’édition "über luxueuse" de "Smile", le trésor exhumé des Beach Boys, le coffret ampli (en parfait état de marche) d'AC/DC, tout ça c'est bien beau, mais c'est du bullshit hors de prix. L'art de la pochette n'a rien à voir avec ce petit numéro d’illusionniste. C'est bien plus périlleux que cela.



Le premier album des Doors, à peu près toutes les créations d'Hipgnosis, le psychédélisme du Grateful Dead ou du 13th Floor Elevators, tout ça, c'est de l'art à l'état pur. Les clichés légendaires ne manquent pas, les Beatles traversant un passage clouté près d'Abbey Road, les Stones éreintés dans la fraîcheur matinale sur "Between The Buttons" ou encore les Ramones en sublime noir et blanc sur la couverture de leur premier album. Du grand art je vous dis. Des images, des icônes, qui finissent par tapisser les chambres d'ados du monde entier. La passion née du désir, les vocations aussi. Il n'est donc pas illogique de voir fleurir dans toutes les boutiques pour hipsters des cadres pour joliment emprisonner vos vinyles, tant le format incite à l'exhibition. On achète presque un L.P comme on achète une toile de maître. Pour la pochette autant que pour la musique. Une véritable galerie d'art, un muséum de la pop culture à la portée de tous (ou presque). Parfois la simple vue d'une pochette fait naître les désirs les plus fous, et tant pis si au final le parfum n'est pas à la hauteur de son flacon. 


A l'heure du mp3 et du tout dématérialisé, l'art de la pochette a t-il encore un droit de cité? Quelle peut bien être l'utilité d'une pochette réduite à l'état de minuscule photo numérique sur un écran tout aussi minuscule? Même si là encore, il y a des efforts de faits, certains artistes tels que Björk, Neil Young et prochainement Lady Gaga tentent des choses, avec des applications aux visuels forcément interactifs. Mais au final, le constat reste le même qu'avec les fameuses "Mega-deluxe-edition-de-la-mort" sus-citées, c'est bien joli, mais ce n'est qu'un triste tour de passe-passe.

La pochette vivra, tant que vivra le vinyle! C'est aussi simple que cela, ce ne sont pas les illustrateurs de talents qui manquent.

26 commentaires:

  1. Ouaimais les petites pochettes sur le téléphone portable qui fait office de lecteur mp3 c'est quand même incroyablement pratique... J'ai l'équivalent de 3 valises de Vinyles dessus et je choisis en cliquant sur la pochette qui aussitôt s'affiche en plein écran rétro-éclairé... Wouah trop pratique... Déjà le walkman c'était déjà le top pour bouger mais l'étiquetage des cassettes était pénible...

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    1. C'est sur que pour être pratique c'est pratique. Je ne crache pas sur la technologie, ne te méprends pas. Mais toute la "sexualité" du support physique et surtout du vinyle s'est envolée. Et on ne demande pas au sex d'être pratique...

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    2. La "sexualité" s'est reporté sur les objets technologiques qui joue le rôle de vitrine... Je n'ai jamais été un fanatique du support vinyle mais je comprends les fanatiques... L'effet vitrine est certainement frustrant... Comme lire un livre sur une tablette...

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  2. Il suffit de taper "Pink Floyd" dans google image pour comprendre l'impact que peut avoir une pochette sur l'identité même d'un groupe ! Amen !

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  3. Identitaire, c'est le mot juste. Des oeuvres d'arts que ces pochettes.

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    1. L'intégrale Pink Floyd est enfin disponible dans Spotify... la navigation à l'aide des pochettes même sous forme de vignettes reste de l'ordre du visuel... pour moi ça reste sexy... plus que le cd et moins que le vinyle certes.

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  4. Je ne trouve pas ça plus sexy que le cd loin de là, en plus le son, quel régression. C'est bien pour la gratuité, c'est pour ça que je colle des lien spotify sur mon blog. Mais franchement j'adhère pas, je possède plus de cd que de vinyle pour d’évidentes raisons de coût, mais le mp3, jamais je ne donnerai 1 centime pour. L'évolution technologique c'est bien, mais là il y a juste le pratique d'améliorer, pour le reste c'est un retour en arrière. Pour qui aime le son, et je ne suis pas un puriste extrémiste, c'est bien dommage.

    Bientôt, il n'y aura plus besoin de fignoler le mixage et jouer au sorcier en studio, dans la mesure ou les gens écoute ça sur des ordi portable ou autre smartphone. Les jeunes écoutent même sans casque, juste au travers des immondes petits haut-parleurs de téléphone. Dommage.

    Il est vrai que je crache pas sur le mp3 pour son côté voyage et boite de pandore accessible à tous. Mais beaucoup rachètent du vinyle et même du cd, c'est plutôt cool. Les boutiques de disques sont peuplé de jeunes passionnés (pas ceux des smartphone, donc).

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    1. J'ai du mal avec le numérique. peut-être suis-je ringard? mais je grave ou j'achète des cd et des vinyls à cause de l'objet. le côté immatériel de la musique me rebute toujours. Je suis obligé d'utiliser du mp3 pour le blog mais j'ai une majorité de disques en wav d'origine même si le 920 kpbps est de bonne qualité...
      Alors les pochettes vinyls me font toujours craquer...

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    2. Hélas, pour le son, c'est variable d'un disque à l'autre... d'un genre musical à l'autre... et ça dépend tellement de ce sur quoi ça passe... Si j'en avais les moyens je me rachèterais un ampli à lampe, une platine et des vinyls... dans l'absolu tu as raison... Pour quelqu'un qui a passé son temps à écouter des copies sur cassettes... le mp3 n'est pas si mal... Pour certains trucs le son numérique d'aujourd'hui avec des productions léchées sonnent mieux aujourd'hui qu'hier même en mp3 ou en streaming... L'habitude faisant sa loi... parfois le son parait meilleur... c'est ce que montre les "études" quelqu'un habitué au mp3 va préférer le mp3 au Wav... Ce n'est donc pas une question d'être ringard ou pas mais une question d'habitude... J'ai fait écouter des vinyles à ma fille (13ans), il n'y a pas longtemps, ça lui a bien plu... le côté vintage! Quelle surprise quand je lui ai dit qu'il fallait le retourner.... ça reste magique!

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    3. @ Fracas Tout à fait d'accord.

      @ Sb, pour sur que le mp3 possède ses avantages surtout en rapport avec la copie k7. Bien que faire une compil sur k7 avait un côté rituel vraiment sympa. Mais ça c'est de la nostalgie pure.

      L'habitude faisant loi et comme l'homme n'aime par définition pas le changement c'est logique. Mais dans les fait, le son est moins bon. Moins nuancé, moins chaleureux...

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    4. Ahaha mais moins de problèmes de rayures, de disques qui sautent... Quand tu danses dans un bar avec pleins de jolies filles autour et que le disque saute, ça tue...
      Pour certains disques l'absence de nuances et de chaleur est plutôt un avantage...
      et puis rien n'empêche de rajouter le grésillement du vinyl comme ici http://thecaretaker.bandcamp.com/
      même si encore une fois dans l'absolu tu as raison...
      Le son est moins bon dans l'absolu... mais j'ai chopé un live de Fugazi en Flac meilleur que l'enregistrement cd... Je n'ai jamais aimé le son cd... je préfère soit le vinyl soit le Flac...

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    5. Pas de problème de disques rayés, je prend soin de mes affaires... Je crains qu'on ne tombera pas d'accord... Pas grave. No Problem.

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    6. Mais je suis d'accord avec toi... Tant que tu restes chez toi avec ta chaine HiFi et tes affaires dont tu prends le plus grand soin...
      Même sur l'importance de la pochette je suis d'accord... ça reste le premier contact avec un disque... le truc qui doit donner envie...

      Mais je trouve la réalité un peu plus complexe... Tous les ordis ne donnent pas le même son... et les studio master 24bit achetés sur Qobuz sont parfois décevant... C'est le même problème en photo argentique vs numérique... mon avis c'est que oui on perd beaucoup d'un côté mais on gagne aussi beaucoup d'un autre et dire c'était mieux avant... même si c'est vrai... n'avance pas à grand chose.

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    7. C'est vrai ça n'avance pas à grand chose, mais cela fait toujours du bien. ne pas excepter toute la technologie en bloc, sans en critiquer les défauts.

      Je te rejoint sur la "guerre" Argentique/Numérique. Je suis plus adepte du numérique pour son côté "pratique" d'autant que les nouveaux appareils sont très performant. Mais le développement en argentique avait un côté sorcier. Plus de chaleur, toujours.

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  5. Le débat est enrichissant et générationnellement installé :)...
    Vinyle - CD - mp3 - K7...
    flac etc ...
    Je navigue tellement de l'un à l'autre que de toute façon l'essentiel est bien sur d'écouter de la musique...
    Je ne renierais jamais mon coté vieux con puriste avec ma tonne de vinyles et dont chaque sortie d'un précieux 33t ressemble à un moment empreint de religion, ça c'est vraiment comparable à ces grands moments de plaisir qu'on s'offre et quel plaisir !
    Chaleur du son, précision des registres, naturel, etc, j'en passe tout a été et est dit ici comme ailleurs et je ne déroge pas à cette règle du plaisir équivalent à celle d'un très bon whisky, vin, repas...
    Pour les plaisirs qui me font "kiffer" et après tout chacun les siens (bagnoles antiques, harley de fortune, collec' de timbres postes à l'heure de l'email, de vieux jouets, bricolage de l'extrêmement précis... chacun son truc pour se faire le trip fun et nostalgie ou orgasme qui va avec, etc...).
    Après, la K7, j'en ai énormément et... je les écoute encore, car, par exemple, il y a là des émissions retransmises concerts de festivals jazz été qui sont du domaine du document, mais aussi vachement bien enregistrés (A Francis savait s'y prendre avec son staff...) et pas que, par exemple des vinyles du genre (j'en cite un introuvable) Georges Russell en trip africain avec un Big de fous... Déjà dur à choper à sa sortie vinylique et mis en K7, heureusement car aujourd'hui c'est mission introuvable...
    La k7 dans l'autoradio... usuel.
    La k7 quand t'es prof de musique et/ou zicos, idéal pour repiquer... pour transporter, pour bosser. Avec un bon compteur, c'était déjà une sacrée avancée rapport au diamant sur sillon pour trouver si ton accord joué là bas en fond par le pianiste enregistré dans les années 40 joue bien un 13 sus 4 car t'hésites un poil du fait que le sax qui bouffe tout devant, lui, te joue la tierce mineure.
    Une broutille me direz vous les gars, mais ça nous a rudement simplifié le quotidien... Puis j'ai oublié l'extraordinaire MD...
    Je l'ai encore et j'enregistre mes prestas avec. Nickel, pratique et même si ça compresse un peu, tu relifte le tout en studio, home ou pas et là... brr...
    Le mp3, là aussi pratique mais bon le mp3, comme la k7, sur une micro chaîne à dix balles avec des enceintes aux membranes en carton pâte, forcé, comme tout d'ailleurs, c'est pourri... C'est déjà mieux sur un système disons triangle, cabasse...
    Alors, sur que là le vinyle, j'y reviens, c'est la tuerie...

    Bon vous l'aurez compris...
    Vivre avec son temps, mais rester intègre sur la qualité sonore, ça parait légitime.
    Le coté pratique j'en use (et abuse), car je ne peux pas emmener mon système hifi partout alors...
    Par contre tant que possible j'éduque les élèves à écouter et jouer avec le souci de qualité.
    Une éducation...
    Quand un(e) élève se pointe avec son Iphone pour me faire écouter le dernier machin truc qu'il aimerait jouer je refuse que cette écoute se fasse via le merdique hp de l'engin brandi en suraigus pourris dans ma tronche...
    Alors je sors le minijack magique et enfin on se pose pour au moins comprendre la ligne de basse...

    Je comprends donc vos débats et je crois que c'est juste une question de positionnement... et de moyens (financiers il va sans dire).
    Car tout le monde n'a pas forcément les moyens de se payer l'ampli m=lampes, la platine qui va avec et les jbl grand luxe qui diffusent avec, plus la collec de vinyles à sortir précieusement de la pochette (ah oui, merveilleux article sur le sujet, car c'était ça le sujet, au départ...).
    Ces moyens soit il se les donne en passionné, soit, ...
    à chacun sa m, après tout.
    Bon ci dessous je vais maintenant vous parler de l'autre côté de la barrière, celui du studio...
    car finalement, à la source, au fait ! ça dit quoi ?

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    1. De l'autre coté donc...
      Je ne vais pas vous raconter l'évolution du studio mais tout de même ça y est pour quelque chose.
      Gamin quand j'ai enregistré le moment de stress fatidique était la lumière rouge et le ça tourne. Comme au ciné...
      Alors les visages là bas, derrière la vitre se faisaient graves, notre chef de chœur crispait son visage de ridules de sérieux, osant à peine inspirer et on se concentrait un max, car on n'avait pas trop de droit à l'erreur...
      Du live, mais enregistré avec des moyen déjà aseptisés (1969 à peu près ce que je m'en souviens).
      Courant années 70 on entrait dans une sorte de loft, chacun son coin avec des paravents (ou pas), l'ingé faisait le son et trois quatre...
      Magique réaliste, vrai.
      Puis quelques rajouts...
      Tout ça c'était encore analo et sur bandes...
      Un beau jour j'ai eu la révolution en marches et en mains...
      Ca s'appelait Fostex, c'était gros comme une feuille de A4 et ça enregistrait sur K7 quatre piste qui pouvaient se superposer, mais mieux, une fois celles ci mixées, on pouvait les "basculer" sur la 1 et libérer les trois autres et etc...
      Alors là la K7 métal était impérative et la K7 pouvait changer de vitesse de défilement, sachant que plus ça allait vite, moins on mettait de titres, mais plus on avait de qualité...
      Par contre coté budget, c'était quasi une K7 par titre
      Là on a fait la pige aux studios et le home studio est entré dans l'arène...
      Le studio, justement...
      J'adore... et je hais le studio.
      J'adore(ais) le cliquetis de la grosse bande du Fostex 16 pistes chez mon ami Michel, relayée par un Atari tout neuf qui synchronisait le tout en MIDI avec must du must un énorme sampleur Akaï de fortune...
      Puis dans la cabine, piste par piste on mixait, prenant dans le rack d'effets telle ou telle réverb, tel compresseur...
      Un sacré ingé son ce Michel.
      Ingé son...
      Ce que je hais dans le studio c'est souvent l'ingé son...
      Ils sont devenus rarissimes ceux qui pensent musique, mais faciles à distinguer.
      Car il n'y a que deux spécimens d'ingé son.
      1/ celui qui vous accueille dans un espace relativement bordélique, offre un café vite fait et parle de musique... Il se penche sur votre projet, s'intéresse à l'esthétique du truc, argument en références... Celui là, je lui file le billet.. d'emblée, même si il parait parfois un poil barré... c'est tant mieux.
      2/ celui qui vous fait l'article de son dernier pro tools avec tous ses plugs numériques en pagaille et qui vous informe que c'est inutile d'emporter votre fender rhodes car il a exactement le même (en mieux) dans sa tour de contrôle informatique... il va vous soutenir que la batterie plus c'est mat, mieux c'est car de toute façon il va tout trigger et qu'en fait c'était pas la peine de venir avec votre merveilleuse gretch vintage, car, pff, les résonances ça va vraiment être dur à gérer... lui, je l'adore, mais en général je lui laisse le soin (car il est très soigneux) de la technique et je lui passe un deal comme quoi je fais les oreilles et lui obéit aveuglement (enfin sourdement) à mes non pas suggestions, mais volontés.
      il va transpirer, se poser mil questions du pourquoi du comment, mais finalement on va s'en sortir. on pourrait presque devenir amis, car à la sortie il a touché du doigt l'essentiel, la musique.

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    2. alors évidemment quand le précieux objet sort, fruit de votre travail et passé entre un taux boosté à la source pour être compressé en sortie, mixé et trafiqué parfois par volonté (ou par erreur irrécupérable), puis masterisé avec parfois (souvent) de très désagréables surprises, espérer que l'auditeur futur l'écoutera dans des conditions identiques à celles qui ont été les vôtres, celles des heures passées en cabine est déjà illusoire, alors croire en perspective, aujourd'hui, à la dynamique vinylique devient quelque part du domaine de l'irréalisme, mais reste un objectif fantasmé pour l'ingé son 1/...
      bref, le mix une fois fait, j'embarque le prémix (avant mastering et même une fois mastering quasi fait avant validation) sous le coude et je l'écoute : sur la super chaine stéréo, sur le home cinéma en 5.1, sur l'ordi, sur l'ipod, sur la mini chaine en carton pate et sur le petit lecteur radio qui trône dans la cuisine chez ma belle mère et qui lui sert pour la radio en france info.
      si sur tous ces diffuseurs (et d'autres) il passe sans saturer, sans baver, sans que certaines parties semblent effacées, alors, le mix est ok et "allô ! ouais, tu peux envoyer le master, c'est tout bon" (sauf la facture, car un bon mastering compter dans les... 300 euros en base et 15000 pour le produit bon positionnement...
      le mastering, ce truc qui fait qu'on voit les albums "remasterisés"...
      pourquoi ? pour qui ?
      pour les fous de son comme nous bien sur, car le quidam, lui, depuis son petit iphone, le mastering, il 'en perçoit (tout comme la musique d'ailleurs) qu'environ 8 à 10 %...
      c'est bien l'un des objectifs de mon boulot, justement, de faire passer les gens à mini 40 % pour qu'un jour, qui sait, ils atteignent, oreille à l'appui, le rêve des 80/90 %...

      bref, quand on écoute un produit il est passé par tant d'étapes que la subjectivité reste de mise.
      un petit exemple, juste un...
      en adorateur des interprétations de Boulez de la période début XXe j'ai ses enregistrement réalisés avec le Cleveland Orchestra chez CBS et en Cd remasterisé, le Sacre et Petrouchka...
      Je ne peux plus les écouter...
      Pourquoi ?
      Un truc vraiment idiot qui ne m'était absolument pas apparu en vinyle...
      Le hautboïste à sa chaise qui couine...
      Ca peut sembler débile que de réfuter ainsi un si magistrale interprétation, mais quand une chaise couine en permanence sous les phrases magiques imaginées par Stravinssky, je me dis que l'ingé son là, il devait vraiment roupiller ce jour là...
      Ah l'ingé son (et là j'ai juste parlé de celui du studio, car celui du live... purée !)

      Bon j'ai fait long mais le sujet méritait (hors pochettes) qu'on s'y attarde un tantinet, alors...

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    3. rectif non pas 300 € mais 3000 de base, bien sur...
      alors acheter ça à 0.80 en mp3, oui, jamais je ne le ferais...
      autre débat autre culture autres priorités aussi...
      allez à +

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    4. Bien dit, je suis absolument d'accord avec toi. Et puis comme tu dis l'important c'est bien d'écouter de la musique...

      Quant à la pochette, en vinyle il y a rien de tel, en c.d déjà ça perd pas mal du truc et sur smartphone n'en parlons pas...

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    5. La pochette !
      Il y a quelques années j'avais fait un concert avec mon collègue Jean Marc et on avait recouvert le sol de la scène de pochettes de vinyles.
      les gens avaient adorés et à la pause c'était des : "oh purée celui là, quel album !" - "wha, t'as ça en vinyle ?"... etc...
      Cette année pour de nombreux concerts d'élèves j'ai projeté derrière eux la pochette de l'album qu'ils jouaient (ou dont le titre était extrait).
      Idem.
      Bien souvent et surtout en vinyle, une pochette est l'identité d'un album et dans ces années d'avant cd c'est souvent elle qui te faisait aller vers tel ou tel groupe méconnu (par ex c'est avec la pochette que j'ai découvert le early damage des urban verbs, tout comme alan parsons, etc...
      Un bon débat, pour sur et c'est certain que même si j'aime avoir la minuscule pochette sur l'Iphone avec ma vue de quinqua dégradée rien ne vaudra le L.A.R.G.E V.I.S.I.O.N du vinyle...
      Qu'on se le dise...

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    6. Il m'arrive encore d'acheter des disques pour leur pochette en cd ou vinyle. J'ai découvert des groupes psyché ou surf de cette manière.

      Un sol rempli de pochette vinyle riche idée. Ce n'est pas pour rien que depuis presque une dizaine d'années le vinyle revient en force. Le rituel, le son, le côté "grand vin" comme tu disais et que je le dis souvent autour de moi. J'achète plus de cd (coût+bonus parfois cool), mais parfois je rachète en vinyle comme j'achèterai une bonne bouteille...

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    7. Pour le prochain hommage cette année à venir, j'imagine même projeter directement au sol, comme un tapis, des pochettes de disque disons très artistiques (cela reste subjectif), histoire non plus de projeter en référent, mais en intégrant l'image dans le groupe...
      Sinon, j'achète encore et tj des vinyles (à Draguignan et surtout quand je peux m'y rendre à "l'introuvable" à St Raphael), comme les deux Martial Solal BB chroniqués dans le blog et dont la pochette originale est différente des éditions CD, avec graphismes abstraits absolument en relation avec la zic, alors qu'en CD on a droit à une vague photo de Solal, pas vraiment engageante...
      Musique et vin...
      Pour moi toute une histoire car souvent lié - la plupart des musicos avec lesquels je joue sont des amateurs de bons et très bons vins, whisky ou même bière.
      Un rituel donc que d'associer les choses et ce jusqu'à ce qu'un année je me soie retrouvé à illustrer au piano les saveurs d'un producteur viticole.
      Un moment mémorable de bon goût (le domaine des planes à Roquebrune sur Argens). J'avais opté pour Satie (rosé), Gershwin (rouge) et Ravel (blanc), d'instinct de saveur.

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    8. Même si, encore une fois, je suis d'accord sur le fait qu'il n'y a rien de mieux que le vinyl, côté son, je me demande ce que vous pensez de la mise à disposition des "studio master" par Qobuz, entre autre? De mon point de vue, l'interêt est variable et aléatoire d'un disque à l'autre... Alors attrape Nigaud ou vrai truc pour audiophiles?

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    9. Je ne sais pas, je n'ai jamais essayé. J'imagine que pour en profiter pleinement, il faut un matériel de pointe. Et fatalement la qualité doit être aléatoire, selon le soit apporté au travail en studio.

      Attrape Nigaud ou vrai truc pour audiophile? Peut-être un attrape audiophile-nigaud, en fait je sais pas trop. Paraît que sur le dernier "Daft Punk", le soin apporté au travail en studio est fameux. Mais la encore, je ne sais pas, je n'ai pas écouté l'album.

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  6. Et comme vous avez raison Toorsch ! Une belle pochette est forcément associée au vinyl ! Dès l'apparition du Compact Disc (comme on disait alors ! ) en plus d'un son qui était moins bon et moins chaleureux , la beauté des pochettes des disques ressortaient moins bien du fait du format du CD , je ne parle meme pas de l'intérieur du livret souvent réduit à peau de chagrin .

    Les formidables pochettes de "Sticky Fingers " des Rolling Stones , "Abbey Road" des Beatles ou encore celle , superbe de "Dark side of the moon " de Pink Floyd (et "Animals " que vous avez affiché d'entrée de jeu ) sont superbes en vinyl et ne donnent plus grand chose en format CD .
    Je crois , qu'aujourd'hui le fond rejoint la forme en matière de qualité ...il serait bon que celà change ! Bel été à vous !

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    1. Je ne sais pas si le fond rejoint la forme en terme de qualité, il y a tout de même un tas de grands disques qui sortent. C'est peut-être le cas en ce qui concerne la musique "populaire", encore que.

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