Agnes Obel, la magicienne aux chansons agissants comme des sorts, revient en même temps que l'automne. Pour son deuxième album, la jeune Danoise peaufine un peu plus son style, mais sans grands bouleversements, la surprise provoquée par Philharmonics n'est plus, mais la magie demeure heureusement intacte.
Quelques notes de piano s’échappent des enceintes telles des volutes de brume s'évadant d'un sous-bois humide. "Chord Left" nous accueille chaleureusement comme pour mieux nous faire oublier le froid ambiant. Porté par des cordes discrètes mais amples, "Fuel For Fire" est d'une beauté surréaliste; piégé par l’élixir de la belle, il sera bien difficile de résister à son chant de sirène neigeuse. Agnes Obel lâche un peu sa brocéliande nordique pour un paysage urbain prisonnier du froid. "Dorian", "Aventine" ou "Run Cried The Crawling" semblent émaner d'un mal-être de béton, d'un crachat citadin rêvant de verdure, de l'amour triste en exil. L'orchestration à la simplicité surnaturelle respire comme un corps endormi, le battement près du cœur fait craquer le bois des instruments. Une musique pure. "The Curse" rappelle les débuts de Yann Tiersen, la voix envoûtante en plus. Enfin, "Words Are Dead" traîne sa tristesse comme un diamant noir afin de mieux irradier l'espace d'une lumière intense.
Certes, la chanteuse ne prend aucun risque avec ce nouvel opus, mais qu'importe, l'intense plaisir est toujours présent. Agnes Obel possède un truc en plus, vous savez cette petite chose indescriptible qui fait les grands artistes. Un minuscule rien qui change absolument tout.
On ne le dit pas pareil mais on dit pareil. ^_^
RépondreSupprimerAgnes, si tu ne te renouvelle pas, gare à toi !
http://mangemesdix.blogspot.fr/2013/11/obel-au-bois-dormant.html
J'allais le dire! Vous vous êtes donnés le mot!
SupprimerEt oui, faut croire que la Noosphère a encore fonctionné cette nuit...
Supprimer@Zorno, tu es plus radical que moi, ce n'est que son deuxième album, elle a le temps d'innover...
C'est un peu le gros disque féminin de cette d'année, il fait le tour des blogs...
RépondreSupprimerTu devrais peut-être réécouter le premier, alors.
RépondreSupprimer@ Zorno: Tu as moins goûté au second, mais il se dévoile plus sur la longueur.
RépondreSupprimer@Jimmy: Le Zorno a raison, réécoute le premier...
Simplement sublime. Pas besoin de crier très fort pour créer de l'émotion, comme certaines chanteuses à la mode veulent nous faire croire.
RépondreSupprimerTrès juste. Mais il y a aussi en ce moment, une mode des chanteuses douce à piano... Mais comme souvent beaucoup sont insignifiante et Obel a ce truc en plus... Du coup, la concurrence est à la peine.
SupprimerTu fais sûrement référence à Bon iver ! ( je suis méchant mais j'aime vraiment beaucoup son travail, d'ailleurs ces deux là en duo pourraient faire quelque chose de magique )
SupprimerNon non, Bon Iver c'est du nectar... Je pense a tout un tas de chanteuse folk générique sans avoir de nom en particulier à te citer. Tant je les ai oublié...
SupprimerOui, je blaguais au sujet de Bon Iver. Mais la limite entre simplicité et insipidité est à la fois très proche et à la fois très dur à traverser. Il faut beaucoup de talent pour réussir dans la subtilité de ce genre !
RépondreSupprimerSans ce petit truc en plus, tu tombe vite dans le générique... Et il n'y a rien de pire, je pense.
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