Il y a des disques plus autobiographiques que d'autres, des disques vous transportant instantanément vers une autre époque, des disques qui rendent heureux et nostalgique à la fois. Et bien pour moi, "Love Crazy" appartient tout entier à cette catégorie. Bande-son de mon adolescence, fin des années 90, beaucoup de glande, des heures de jeux-vidéo, de découvertes musicales et de découvertes tout court. Des étés sans fin, bercé par le son ensoleillé de Big Soul, de Green Day ou des Pixies. Cet album est arrivé pile au bon moment au bon endroit. Tout est une question de timing, et la variable autobiographique d'un disque n'est absolument pas en relation avec sa qualité. "Love Crazy" n'est certes pas un chef-d'oeuvre, comme peuvent l'être les classiques des années 60, mais au moment où il est entré dans nos vies, il n'était pas loin d'être le meilleur album du monde. Avec son énergie non contrôlée et sa furie toute adolescente, pas prise de tête pour un sou, le meilleur album du monde je vous dis. Du punk californien teinté de soul et de vieux rock.
Déjà le nom du groupe provient d'une chanson de John Lee Hooker, pas la pire des références, presque un gage de qualité. Après un premier album au succès retentissant, en France du moins, le trio californien sort "Love Crazy". Avec ce deuxième opus, le groupe se canalise un peu, moins brouillon, plus travaillé, mais toujours aussi cinglé. Il explore de nouveaux terrains, le rap s'incruste dans plusieurs morceaux, offrant un mélange des genres divin. 'The Soulin'" et "The Brothers" lorgnent du côté des Beastie Boys, période "Ill Communication". Tandis que "Julene", "Marylou" ou "Breakerbox" envoient un punk léger mâtiné de surf rock, tel un prolongement de l'oeuvre des Ramones, "Thread" rejoint le style parfois excessif des premiers Pixies, une composition élastique qui se mue en Jam furieux proche de l'auto-combustion.
Après "Love Crazy", le groupe mettra près de cinq années avant de publier un nouvel album, le très différent "Funky Beats". Plus orienté hip-hop, celui-ci, malgré ses qualités, ne connaîtra pas le succès de ses aînés. Depuis, c'est le silence radio.
Oui, je me souviens des titres que nous aimons passer encore dans nos soirées arrosées.
RépondreSupprimer"Branchez la Guitare" etc...
Par contre, celui ci tu sembles l'avoir davantage apprécié? Juste une question de circonstances comme tu le racontes ou bien il a davantage à donner?
J'ai le tord d'avoir pris l'album d'avant juste pour les deux titres sans trop m'être penché sur leur travail, c'est vrai
Je trouve que celui-ci donne d'avantage. A l'époque on écoutait les deux très souvent, peut-être même plus le premier. "Le Brio" c'est un peu l'arbre qui cache la forêt. Mais ça fait toujours son petit effet.
RépondreSupprimerPour moi "Julene", était, est et restera la bande son de la pub pour le jeu PS1 COOL BOARDERS. Et avec cette référence tout est dit ! C'est d'ailleurs ma chanson préféré de l'album et il est vrai qu'a bien l'écouter elle a goût de "Le Brio". Trop bon !
RépondreSupprimerTrès juste, et le groupe a participé à la pub pour la Play, ça disait un truc du genre "Tu peux aussi écouter de musique dessus..."
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