Alex Chilton le précoce chanteur des Box Tops n'a que vingt ans lorsque son groupe baisse les bras, après de multiples changements de personnel . Vingt petites années mais déjà quatre albums au compteur, et un succès colossal: "The Letter", le seul vrai carton de sa carrière. Pour son second groupe, Alex Chilton retrouve un ancien compagnon d'école, Chris Bell. Ce qui conduira à la création de l'une des formations les plus injustement bafouées de tous les temps: Big Star. Un combo hors du temps qui livre une musique pop et simple, puisant sa force entre le Liverpool des Beatles et sa terre natale, Memphis. C'est là tout le paradoxe de la chose, alors que les survivants des années soixante passent au hard-rock ou au rock-prog, Big Star semble bloqué dans une époque déjà bien lointaine.
"#1 Record" forme une collection de douze chansons pop-rock (power pop?) absolument divine et intemporelle. Voilà le vrai secret du disque; si à sa sortie celui-ci semblait "daté", aujourd'hui force est de constater que les errements progressifs de l'époque ont nettement moins bien vieilli. Au même titre que sa sobre pochette, "#1 Record" évolue hors du temps.
"Feel", le morceau d'ouverture envoie un rock électrique qui n'est pas sans rappeler les moments les plus agités de "l'album blanc" des scarabées. S'en suit le splendide "Ballad Of El Goodo", comme pour souffler le chaud et le froid, cette chanson semble puiser ses racines dans le vieux sud. Toujours ces mêmes visions moites et torrides, le soleil de plomb, la chaleur étouffante et ces climatiseurs presque obligatoires. Dans un monde normalement constitué "In The Street" aurait eu un destin tout autre, tant ce morceau frise la perfection. Cheap Trick en fera d'ailleurs une reprise plus musclée qui servira de générique à la série télé "That 70's Show". Dans le même genre "Don't Lie To Me" déferle au travers des enceintes sous la forme d'un blues-rock des enfers, ça dépote grave, à la manière du "Revolution" des Beatles (encore eux). La face B (pour causer antique) est plus orientée vers la ballade et les guitares acoustiques, ce qui n'empêche pas "My Life Is Right" d'être injecté d'une grande puissance chargée en courant continu. "Watch The Sunrise" possède quant à elle la force naïve des compositions de la décennie passée, une vraie bouffée d'air frais.
Alex Chilton nous a quitté en mars 2010, fin de l'histoire.
je savais pas qu'il était mort.
RépondreSupprimerou alors, j'avais dû oublier entre temps.
Malheureusement, comme tant d'autre de sa génération. Fatalement l'hécatombe guette.
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