Estival et technoïde, "Eden" est une célébration du soleil et du sexe. Sans tabou aucun, Daho navigue entre glaçons et quilles sans que cela ne fasse la moindre différence. Ce disque me fait l'effet d'une bulle de fraîcheur qui protège de la (parfois) trop forte lourdeur de l'été. Constamment en équilibre entre le bleu d'azur de la mer et le soleil rouge feu. Les allusions bibliques sont légion, le jardin (Eden), le serpent, le paradis, l'enfer, comme pour s'excuser pour le péché de chair qui perdure tout au long de l'album.
"Au commencement", tel un plongeon dans l'eau fraîche, le son se trouble, un instant sourd puis tout démarre. Beat techno et pop orchestrale se mêlent en une chanson d'amour classe, plus British que franchouillarde, du Daho pur jus. Tout en légèreté, "Les passagers" évoque le désir charnel, le mélange des corps, le choc des rencontres et les désirs constamment inassouvis. L'homme a soif de luxure. "Les pluies chaudes de l'été" possède l'odeur de ses fameuses pluies, de corps détrempés et d'un rêve idyllique. La chanson fait référence à la fameuse scène de fin de "Breakfast At Tiffany's" avec une Audrey Hepburn parfaite en Holly Golightly. Plus loin, le jazz moderne de "Me manquer" vient un peu rompre la rumeur techno dans laquelle baigne l'album. L'été toujours, après Paris-plage, Londres et la tamise. A la manière de Gainsbourg et Birkin, Daho traverse la Manche. Juste après, "Soudain" et ses visions paradisiaques jouissent d'arrangements de luxe, ce qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de grands compositeurs français tels que Francis Lai ou Michel Legrand. Enfin, "Quand tu m'appelles Eden" possède cette touche pop aérienne qui faisait tout le sel du Pink Floyd post-Barrett, un vrai régal. Comme toujours chez Etienne Daho, les textes sont d'une beauté rare et simple tandis que la voix s'enchevêtre à merveille avec cette pop d'une classe inouïe.
Malgré son côté electro très mid-90's, "Eden" s’écoute encore très bien aujourd'hui; l'album conserve toute sa fraîcheur. Son secret réside dans le fait que le son soit très peu compressé, à l'inverse de beaucoup d'enregistrements actuels, ce qui lui confère une chaleur et une rondeur hors de commun.
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Tu donnes bien envie de cet album que j'avais sauté dans sa disco. Hop, réservé en médiathèque (Mouffetard!!) pour l'été de mes congés
RépondreSupprimerJ'ai eu ce disque a sa sortie, j'avais 13-14, pas spécialement fan, voir pas du tout de "techno", je dis "techno" car l'album est souvent considéré comme tel, ce qui est assez faux. Et j'ai littéralement adoré, je l'écoute régulièrement, pas tous les jours mais régulièrement.
SupprimerL'été, souvent la bonne période pour découvrir un Daho.
http://www.youtube.com/watch?v=vj1P7cYsUcU
RépondreSupprimer+ bise
(entre nous, un monument, mon lien)
Ça me fait plaisir de voir qu'on s'intéresse un peu / beaucoup / passionnément à ED.
RépondreSupprimerAlbum en effet idéal pour l'été, sorte de bulle de bien être qui dès sa sortie m'a accroché (ceci dit chaque sortie d'un nouveau ED m'intéresse, donc c'est plutôt subjectif).
Bon, comme toujours belle chronique et surtout l'envie de s'y replonger qui s'en dégage.
Gagné !
Merci.
SupprimerJ'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour ED. J'attends d'ailleurs avec impatiente la sortie de son nouvel album en octobre.